Caterpillar Grenoble et Echirolles : Chantage patronal et capitulations20/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2129.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caterpillar Grenoble et Echirolles : Chantage patronal et capitulations

Les 19 salariés de Caterpillar mis à pied depuis trois semaines et menacés de licenciement sont passés en entretien devant la direction. Sans peur du ridicule, celle-ci avait mobilisé de nombreux vigiles et gardes du corps avec détecteurs de métaux. Tout cela alors que les seuls faits reprochés étaient : occupation de la pelouse, déplacement d'un bloc de béton, coups de téléphone à des cadres, quelques dégradations.

L'assemblée générale, en fin de semaine, fut très houleuse et le secrétaire du Comité d'entreprise, représentant FO, dut s'enfuir. En effet les ouvriers comme les représentants CGT venaient d'apprendre, par voie de presse, la fin de l'unité syndicale puisque trois syndicats, FO, CFDT et CFTC, et leurs Unions départementales s'engageaient à signer un accord-cadre prétendant ramener le chiffre des licenciements de 733 à 600, en échange d'une acceptation du projet de la direction concernant les horaires de travail. Ils cédaient ainsi au chantage de la direction qui, depuis le début, exigeait un aménagement du temps de travail pour plus de flexibilité. Cela sans avoir obtenu la levée des sanctions pour les 19 ouvriers, toujours en attente de décision patronale.

Lundi 18 mai, le Comité d'entreprise s'est tenu en présence des quatre syndicats CGT, CFDT, FO et CFTC. Les trois derniers ont signé le texte d'un accord présenté par la direction, chose que la CGT s'est refusée à faire. Cet accord n'est pas clair et n'indique rien de définitif en ce qui concerne le nombre de licenciements.

Les travailleurs de Caterpillar ont donc toutes les raisons de rester méfiants et mobilisés.

Correspondant LO

De l'audace, capitulons

Sur le site du Comité d'entreprise de Caterpillar on peut lire, de la part des syndicats CFDT, FO et CFTC, « qu'il fallait trouver une issue à cette crise » et sauver 133 emplois supplémentaires. Après avoir dénoncé « les menaces de toutes natures dont avaient fait l'objet les élus de la part d'une infime minorité de salariés », ils terminent dans la grandiloquence : « De par le monde, nombreux sont les syndicalistes qui sont emprisonnés, torturés et tués pour avoir seulement eu l'audace de défendre avec courage leurs semblables. Nous devons leur faire honneur en résistant, nous aussi, à notre petite place qui est la nôtre, aux forces obscures qui nous tirent vers le fond ». Et d'en appeler à Jaurès : « Le courage c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ».

Que de littérature pour cacher « l'audace de défendre avec courage »... la capitulation devant le chantage des patrons !

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