Lundi 18 mai, les travailleurs de Continental Clairoix étaient 700 à manifester à Paris de Gare-du-Nord à la Bourse, rejoints par ceux de l'usine de Lear de Lagny-le-Sec en grève depuis plus de sept semaines et par ceux d'UTI, une entreprise sous-traitante de Continental.

Il s'agissait de peser sur les négociations qui devaient démarrer le lendemain à Francfort avec la direction allemande de la multinationale et en présence d'un représentant de l'État français.

Cela fait maintenant près de dix semaines que la direction de Continental a annoncé la fermeture de l'usine de Clairoix pour mars 2010, laissant ainsi 1 120 travailleurs sur le carreau. Et depuis, à chaque manifestation ou rassemblement, les travailleurs se sont déplacés en nombre, de 400 à 1 000. C'est cela qui a fait leur force et c'est cela qui fait leur fierté.

Toute la journée du mardi 19 mai, une grande partie des travailleurs de l'usine se sont regroupés devant l'usine pour suivre à distance les discussions qui avaient lieu entre la délégation les représentant et Continental.

Comme tous les patrons, celui de Continental présente sa décision de jeter à la rue les 1 120 travailleurs comme une fatalité : il a de nouveau déclaré récemment qu'il ne pourrait en être autrement, à cause d'une surproduction de pneus. Mais cela ne risque guère de convaincre les travailleurs, qui réclament des garanties pour leur avenir. Car au lieu de fermer des usines en Allemagne ou en France, tout en imposant des heures supplémentaires aux travailleurs de l'usine de Sarreguemines en Moselle, les actionnaires pourraient répartir le travail entre tous sans diminuer les salaires.