Cela fait maintenant huit semaines qu'une partie du personnel des bases techniques de EDF et de GDF, notamment à Paris, est en grève pour s'opposer à l'externalisation de certaines activités et pour des hausses de salaire.

Même si les directions ont lâché quelques miettes, elles refusent de négocier une réelle augmentation.

Ce mouvement, animé en partie par des jeunes de plus en plus exaspérés, se traduit par des actions parfois vives comme l'envahissement de locaux de la direction, et celle-ci tente de briser le mouvement en maniant la répression. Sur ordre de la direction, à chaque action des grévistes, on trouve des huissiers et souvent aussi des cadres de différents services pour pouvoir identifier les agents et les traduire en conseil de discipline. Le sommet a été atteint jeudi 14 mai où la direction a fait appel à la police suite à une manifestation au siège de l'Association française du gaz, rue de Vienne à Paris. La police, après avoir quadrillé tout le quartier, a embarqué 74 manifestants. Les interpellés se sont retrouvés menottes aux poignets, fouillés au corps (et même déshabillés complètement dans certains commissariats), photographiés et finalement relâchés aux alentours d'une heure du matin, sans transports pour retourner chez eux.

Même si le mouvement reste minoritaire, ce type de répression aurait plutôt pour effet, à juste titre, de renforcer la solidarité au sein du personnel.

Pour médiatisées qu'elles soient, les actions d'éclat ne servent pas vraiment le mouvement. Les « temps forts » organisés par les directions syndicales une ou deux fois par semaine, et auxquels sont conviés les salariés de EDF et GDF, sont plus un soutien aux grévistes qu'un appel à l'extension du mouvement. Il est d'ailleurs caractéristique que les revendications salariales avancées par la CGT soient 5 % et l'attribution de deux NR (niveau de rémunération, très hiérarchisé) et pas 200 ou 300 euros pour tous, revendication avancée notamment par les travailleurs de certains Centres d'appel de la branche Commerce d'EDF.

Alors il est à souhaiter que face à l'arrogance de la direction, d'autres salariés de EDF et de GDF rejoignent les travailleurs en grève.