Sonas Automotive (Beaucourt), qui emploie 165 travailleurs, est en grève totale depuis le 12 mai. C'est mardi 19 que le Tribunal de Commerce de Guéret devrait choisir parmi les trois groupes sous-traitants de l'automobile candidats pour « reprendre » Sonas, un groupe qui compte 850 salariés dans quatre usines en France. L'un d'eux, Halberg Precisions, qui semble avoir le soutien de PSA et Renault, a annoncé le licenciement de la moitié des effectifs (85) à Beaucourt.

Après des semaines de chômage qui ont plombé les salaires, environ 1 000 euros de pertes cumulées, le gouvernement a financé des formations qui ont remplacé le chômage partiel ces derniers temps. Peugeot a continué à fournir de la production à Beaucourt, entre autres des armatures métalliques de planches de bord montées à Visteon.

À quelques kilomètres de là, à Delle, les 150 travailleurs de Rencast (aujourd'hui Zen) fonderie d'aluminium produisant essentiellement des pièces pour Peugeot, sont dans la même angoisse du lendemain que ceux de Sonas ; ils voient aussi se profiler une nouvelle saignée dans les emplois. Halberg Precisions est aussi sur les rangs pour reprendre les usines Rencast en sacrifiant les travailleurs au nom de leur sacro-sainte loi du profit.

Sur le même site que Rencast de Delle, à DFI, 18 travailleurs sur 80 viennent d'être licenciés en deux mois.

Dans la région de Delle-Beaucourt, petites villes ouvrières, le chômage et son cortège de pauvreté ont explosé ces derniers mois, du fait des licenciements massifs dans la sous-traitance automobile, du renvoi des intérimaires. De nombreux ouvriers frontaliers, licenciés par leurs patrons en Suisse, viennent grossir les rangs des chômeurs, 17 % de la population.