Manifestation de Bruxelles du 15 mai : Les travailleurs laissés sans perspectives20/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2129.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Manifestation de Bruxelles du 15 mai : Les travailleurs laissés sans perspectives

En réaction à la crise économique, la Confédération des Syndicats Européens a organisé des manifestations dans les capitales de plusieurs pays de l'Union.

À Bruxelles, la manifestation s'est déroulée vendredi 15 mai, rassemblant des délégations venues de France, de Grande-Bretagne, d'Allemagne, d'Espagne... Mais le gros des quelque cinquante mille manifestants était constitué de délégués et de militants syndicaux d'entreprises belges. Ils reflétaient l'inquiétude des travailleurs face à l'ampleur des suppressions d'emplois et à la montée du chômage.

En Flandre, le chômage a fait un bond de 18 % en avril - 30.000 chômeurs de plus - portant le taux de chômage flamand à 6,59 %. En Wallonie et à Bruxelles, le chômage est élevé depuis longtemps et l'augmentation a été moins rapide. Mais à Bruxelles, le taux de chômage atteint maintenant 20 %, et 14,5 % en Wallonie. Ce sont là des chiffres officiels, qui ne tiennent pas compte des travailleurs à temps partiel, des préretraités et de tous ceux qui n'ont plus droit au chômage. 75 % des jeunes qui ont quitté l'école en 2008 n'auraient toujours pas trouvé d'emploi en janvier 2009 !

Les manifestants regrettaient de ne pas se retrouver plus nombreux et reconnaissaient avoir eu du mal à mobiliser leurs collègues de travail. Mais beaucoup reprochaient aux organisations syndicales le manque de préparation, et surtout le manque de clarté des mots d'ordre. Les affiches et les tracts, reçus quelques jours avant la manifestation, évoquent certes l'idée juste que « les travailleurs ne doivent pas payer la crise du capitalisme », mais noyée au milieu d'appels à « des plans de relance » et à un « développement durable » adressés aux gouvernements et « à l'Europe »... comme si on pouvait compter sur ceux qui dirigent la Belgique, les autres pays européens et même l'Europe, pour se soucier des travailleurs...

Cette absence de remise en cause des profits amassés par les actionnaires ne peut pas aider à relever le niveau de conscience et à débattre des perspectives sur lesquelles les travailleurs pourraient se rassembler pour défendre leurs intérêts. Or il leur faudra non seulement se défendre contre les attaques des gouvernements qui ne manqueront pas au lendemain des élections - les élections européennes sont couplées avec l'élection des parlements régionaux, bien plus déterminantes pour les politiciens belges - mais surtout se défendre contre les patrons et la classe des capitalistes qui a engrangé ces dernières années des profits colossaux sur le dos des travailleurs.

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