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Dans le monde : Les pauvres n'ont pas accès à l'eau potable
Aujourd'hui, plus d'un milliard et demi de personnes dans le monde n'ont pas accès à une eau potable, soit un quart de l'humanité. Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), quinze millions d'êtres humains meurent chaque année pour avoir consommé de l'eau polluée, dont trois à quatre millions d'enfants de moins de douze ans. Cela en fait la première cause de mortalité sur Terre. Par ailleurs, trois milliards et demi de personnes ne disposent pas d'égouts ni de système de traitement des eaux usées. En Asie et en Afrique, des centaines de millions de personnes sont pour cette raison exposées à des risques de choléra et de typhoïde.
Certes, les ressources naturelles en eau varient selon la situation géographique des pays, mais ce sont cependant les peuples les plus pauvres de la planète qui souffrent du manque d'eau potable. Un habitant des États-Unis en consomme en moyenne 700 litres par jour (en tenant compte de l'eau utilisée pour les besoins agricoles, industriels et personnels), un Européen 200 litres, mais un Africain n'a droit qu'à 30 litres et un Haïtien, 20. Et, sur un même territoire, si un Israélien consomme journellement 260 litres d'eau, le volume tombe à 70 pour un Palestinien! (Ces chiffres sont cités par Marc Laimé dans son ouvrage Le dossier de l'eau: pénurie, pollution, corruption).
Si rien ne change dans l'exploitation et la distribution de l'eau, la situation catastrophique dans laquelle vit plus de la moitié de l'humanité ira en s'aggravant. L'augmentation de la population mondiale, sa concentration dans des agglomérations de plus en plus grandes, posent évidemment un problème en augmentant la pollution des eaux, alors que les ressources de la planète en eau potable sont limitées et que son renouvellement naturel pourra de moins en moins couvrir les besoins. Seule une gestion rigoureuse des ressources, à l'échelle de la planète et sous le contrôle des populations, permettrait d'éviter le gaspillage tout en satisfaisant les besoins.
Dans l'immédiat cependant, si tant de peuples n'ont pas accès à l'eau potable, c'est parce que celle-ci est devenue une marchandise que l'on ne vend qu'à ceux qui peuvent payer. Cela est vrai pour les pauvres de nombreux pays: par exemple, au Bangladesh, de vastes bidonvilles ne sont pas approvisionnés en eau sous prétexte que la population occupe les terres sans droit de propriété... mais en France aussi, on vous coupe l'eau si vous n'avez pas payé!
Mais la différence essentielle, par rapport à l'accès à l'eau potable, est avant tout entre pays riches et pays pauvres. Car il ne s'agit pas seulement de puiser l'eau, mais de tout le matériel nécessaire pour que celle-ci soit propre à la consommation: pompes, conduites en bon état, stations d'épuration qu'il faut acheter. Et tout cela est concentré dans les mains de quelques grands groupes internationaux (dont les "Trois Soeurs" françaises dépendant de Vivendi, Suez ou Bouygues, bien placées sur le marché mondial de l'eau), qui facturent leurs services au prix fort, à ceux qui peuvent payer.
L'eau, ressource naturelle indispensable à la vie, devrait être accessible à tous, au même titre que l'air. Mais parce qu'une poignée de capitalistes en contrôlent la distribution et le traitement, le droit à une eau pure est refusé à plus de la moitié de l'humanité.