Sécurité sociale : Les vrais profiteurs01/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1861.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Les vrais profiteurs

Si la branche maladie de la Sécurité sociale est aujourd'hui financée aux deux tiers par les cotisations patronales et pour un tiers par les cotisations des salariés, l'évolution s'est faite de façon continue au bénéfice des employeurs et au détriment des salariés. De 1967 à 2003 les patrons ont vu leur contribution augmenter de 30% pendant que celle des salariés augmentait de 79%. Si les patrons avaient vu leur contribution augmenter dans la même proportion que celle des salariés leur taux de cotisation serait de 17,7% et non de 12,88% comme aujourd'hui. Cela permettrait de rapporter 20 milliards d'euros supplémentaires par an à la caisse maladie de la Sécurité sociale et suffirait donc à faire disparaître le trou actuel. Les formidables augmentations des profits patronaux pourraient absorber ce coût sans problèmes. Mais on a préféré taxer les retraités et les chômeurs et on avance aujourd'hui l'idée de prélever, par l'intermédiaire de la CSG, cinq milliards de plus sur ces catégories les plus pauvres.

Et puis globalement il est inadmissible qu'une part conséquente du budget de l'État ne serve pas à assurer la mise en place des hôpitaux publics, leurs équipements et l'embauche des personnels nécessaires. S'il y a un domaine prioritaire, ce devrait bien être celui de la santé publique, au moins au même titre que l'enseignement ou... que la police ou l'armée. Qu'est-ce que cette société barbare dans laquelle l'État accepte de dilapider des centaines de milliards pour construire des engins de mort, heureusement le plus souvent inutiles, mais qui refuse d'engager un seul centime pour financer les équipements de santé publique pour la population?

S'il faut réformer le système de santé, c'est bien dans ce sens-là qu'il faut aller, en le faisant quoi qu'en pensent les vrais profiteurs du système et tous les gouvernants à leur botte.

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