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Leur société
Décentralisation : Les ATOSS ne veulent pas payer la note
Jeudi 1er avril, plusieurs fédérations de fonctionnaires appelaient à une journée de grève contre le projet de loi sur la décentralisation.
La grève a des chances d'être suivie parmi le personnel non-enseignant de l'Éducation nationale, les TOS, techniciens, ouvriers et agents chargés de l'entretien des locaux et de la cantine. Il y a un an, au printemps 2003, l'annonce du projet avait suscité des mouvements de colère qui avaient précédé, et rejoint, la mobilisation des enseignants. Les TOS, comme les enseignants, sont conscients de la dégradation générale que ce changement peut entraîner, car la présence d'adultes qui connaissent bien un établissement et participent à sa vie joue un rôle important pour l'encadrement des élèves et leur comportement.
Les agents de service ne seront désormais plus affectés sur un établissement mais dépendront des collectivités locales. Déjà, cela crée des statuts différents à l'intérieur d'un même établissement scolaire, donc une division entre les personnels. En outre, étant employés par une collectivité locale, rien n'empêchera leur employeur de leur faire faire quelques heures de service dans une école, quelques heures dans une autre, si les deux sont petites, ou encore dans un service municipal quelconque. Et, selon les ressources des régions, le nombre d'emplois risque de varier: on pourrait alors voir, dans les régions riches, des écoles bien tenues avec un personnel suffisant, tandis que les plus pauvres n'auraient pas droit à ce minimum.
Il est regrettable que les syndicats, qui ont appelé les enseignants à se mobiliser le 12 mars dernier, aient isolé le personnel non-enseignant en l'appelant à se mobiliser séparément. Tous les personnels de l'Éducation nationale sont concernés par la décentralisation du personnel ATOSS, et il faudra bien qu'ils trouvent le moyen de surmonter ces divisions.