La direction de l'usine Campingaz de Saint-Genis Laval a annoncé depuis plusieurs mois son intention de supprimer 157 emplois sur 400. Le trust américain ADG auquel cette usine appartient a décidé de délocaliser en Chine l'atelier de montage des appareils (lampes et réchauds de la marque), c'est-à-dire la moitié de l'usine. Son objectif est, bien sûr, d'augmenter encore ses profits.

Devant les propositions dérisoires de la direction aux salariés menacés de licenciement, le personnel ouvrier a décidé, jeudi 18 mars, de bloquer jour et nuit la porte d'entrée. À part la direction et le personnel de sécurité (l'usine est classée Seveso), personne ne pouvait rentrer.

Lundi 22 mars, lors d'une réunion exceptionnelle du Comité d'entreprise, la direction a accepté une majoration des indemnités de licenciement. Mais, à Campingaz, la majorité des salaires sont de l'ordre du smic. Et même majoré, le montant des indemnités d'un smicard varie, selon l'ancienneté, de 7 mois à 22 mois de salaire. Bien sûr, pour tenter de faire passer la pilule, le patron local n'est pas avare de promesses: après avoir proposé une prime aux employeurs qui reprendraient un licencié, proposé aussi les services de cabinets de reclassement à l'efficacité desquels personne ne peut croire, il n'a pas craint le ridicule en prétendant, entre autres, que "la direction s'attacherait à ce que l'indemnité supplémentaire ne soit pas soumise à imposition"!