EDF-GDF : La préparation de la journée du 8 avril01/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1861.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EDF-GDF : La préparation de la journée du 8 avril

Le 8 avril le Conseil d'État doit débattre du changement de statut d'EDF et de GDF. Il est prévu de transformer ces entreprises d'État en sociétés anonymes "comme les autres". Ce même jour, tous les syndicats appellent à une journée de grève avec manifestations régionales.

Le personnel est particulièrement inquiet de ce qui se prépare: ouverture du marché, changement de statut des entreprises, puis, à terme, ouverture du capital et début de la privatisation avec toutes les menaces que cela implique.

Les raisons de faire grève et de manifester le 8 avril sont donc nombreuses. Tout d'abord ce sera la fin du régime actuel des retraites. Le "relevé de conclusions" rejeté majoritairement par le personnel l'an dernier, et pas encore appliqué jusqu'à présent, devrait cette fois entrer en vigueur, avec à la clé une augmentation des cotisations retraites de 4%.

EDF éclate en plusieurs entreprises: le transport d'électricité sous haute tension, le RTE (Réseau de Transport d'Électricité, qui existe déjà) puis la distribution, séparés des centrales de production. Chacune de ces futures entreprises pourra "vivre sa vie", être totalement ou partiellement privatisée, ou pas du tout. Et les agents d'EDF-GDF seront divisés en autant de tronçons, ce qui est évidemment préjudiciable pour se défendre.

Le projet de nouveau statut prévoit que dans un délai de trois ans maximum EDF et GDF devront fonctionner comme les autres sociétés. Qu'en sera-t-il du statut des agents EDF et GDF, qui les protège contre les licenciements? Seront-ils maintenus, ou seront-ils attaqués à leur tour?

Les oeuvres sociales bénéficient, dans le régime actuel, de 1% du chiffre d'affaires et, entre autres, les centres de vacances pour les familles sont particulièrement appréciés par le personnel. Que vont-ils devenir? De même, que deviendra le tarif préférentiel pour l'électricité et le gaz dont bénéficie le personnel?

Tous ces avantages ont été consentis il y a des décennies par l'État pour acheter à moindre coût la paix sociale et compenser la faiblesse des salaires. Il risque de ne rester que les bas salaires, tandis que les avantages, eux, vont probablement disparaître.

Mais il ne faudrait pas croire qu'il n'y a qu'une menace pour le futur. Cela fait déjà des années que les conditions de travail ne cessent de se dégrader, au gré des restructurations et des diminutions du personnel. Ainsi, par exemple, dans les services de relation avec la clientèle, les directions créent des "call-centers" téléphoniques. Pour les agents, c'est une activité usante, où personne ne veut aller, et pour les usagers c'est un service dégradé. D'ailleurs, jamais les clients n'ont été aussi mal servis: les délais s'allongent et les services gratuits disparaissent. Sans compter que l'ouverture du marché risque fort de se traduire par une hausse des tarifs pour les professionnels qui vont en "bénéficier" dès le 1erjuillet prochain. Et cela pendant qu'EDF claironne qu'elle doit se préparer à affronter la concurrence!

Bref les raisons de faire grève et de manifester ne manquent pas. Beaucoup d'agents qui ont le souvenir du succès de la grande manifestation du 3octobre 2002 se demandent quelle sera l'ampleur des manifestations régionales du 8 avril. Il est de l'intérêt de tous que grève et manifestations réussissent, car il est bien évident que pour faire reculer le gouvernement sur ce projet (que la droite est en train de réaliser mais qui a été préparé par la gauche), il faudra une mobilisation et une lutte de grande ampleur.

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