Renault-Nissan : Les appétits insatiables des grandes sociétés01/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1861.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Renault-Nissan : Les appétits insatiables des grandes sociétés

"Success story"! Ce n'est pas une nouvelle émission de télé-réalité, c'est la façon dont le PDG de Renault, Louis Schweitzer, a qualifié le rapprochement réalisé il y a cinq ans entre son entreprise et Nissan dans un entretien au journal Le Monde.

À l'époque, Renault avait acquis 44,40% du capital du constructeur automobile japonais. Les gros actionnaires s'en frottent les mains: en 2003, Renault affiche deux milliards et demi de bénéfices après impôts, avec une progression de 26,80% par rapport à l'année 2002. Les années précédentes, c'était déjà juteux et Schweitzer certifie que ce sera encore mieux pour le premier semestre 2004, mais cela ne rassasie toujours pas ses appétits.

Pour les prochaines années, il s'est fixé trois objectifs: "Être numéro trois mondial en terme de qualité. Être parmi les trois premiers groupes automobiles mondiaux sur le plan technologique. Réaliser de façon constante un résultat opérationnel qui classe l'alliance parmi les trois premiers groupes automobiles mondiaux." Soit, traduit en clair pour le troisième objectif: améliorer encore la rentabilité, et de façon constante.

Comment? Cela il ne le dit pas. Mais l'histoire du rapprochement Renault-Nissan est là pour nous le raconter. Tout a commencé, dès novembre 1999, avec l'annonce de 21000 suppressions d'emplois au Japon. Pas étonnant que la filiale japonaise contribue pour près de 70% aux bénéfices annoncés par le groupe en 2003. Puis toute l'histoire a été ponctuée par l'annonce de licenciements d'un côté et de profits en hausse de l'autre. Des milliers de salariés en ont fait les frais. Et, que ce soit en France, en Europe, et partout ailleurs, les travailleurs des entreprises Renault subissent, tous, au quotidien les réductions d'effectifs et les augmentations de cadences, devant sortir une production égale ou augmentée avec un personnel en nombre diminué.

Pas plus que les industriels du secteur pharmaceutique ne sont intéressés par la fabrication de médicaments, ceux de l'automobile ne le sont par la fabrication de voitures. Ce qui les motive, c'est la fabrication des profits au mépris des chômeurs qu'ils fabriquent dans le même temps, et toujours en plus grand nombre.

Partager