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- Lutte ouvrière n°2885
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Dans les entreprises
Renault – Cléon : ça coince !
En vue de la mise en place de la nouvelle convention collective qui doit concerner toutes les entreprises de la métallurgie à partir du 1er janvier 2024, la hiérarchie de l’usine Renault de Cléon, en Seine-Maritime, dévoile peu à peu la « cotation des emplois » de chacun, autrement dit une redéfinition des postes et des catégories. Elle prend son temps car, à juste titre, elle se méfie des réactions.
Quand ils découvrent leur cotation, beaucoup de travailleurs sont mécontents, se trouvant sous-cotés et dévalorisés. Certains ont le sentiment que leur cotation est faite à « la gueule du client ». Parfois, l’intitulé des emplois ne correspond plus à l’emploi qu’ils occupent et dans un même secteur, pour un même métier, les cotations diffèrent. Des salariés avec trente ans d’ancienneté et d’expérience se retrouvent en bas des cotations parce qu’ils ont dû changer d’emploi pour raison médicale. En plus, le flou et l’inquiétude règnent sur les salaires et les primes de demain. Car, avec la nouvelle convention collective, la direction voudrait changer les règles des primes d’ancienneté, des jours de congés d’ancienneté et faciliter les licenciements pour les arrêts maladie qui, selon elle, désorganisent la production. Cela fait beaucoup discuter dans les ateliers mais aussi dans les services.
Au début du mois, quand ils ont découvert leurs « cotations », les travailleurs de l’E-Tech (secteur moteur hybride) se sont réunis et, spontanément, ont débrayé quelques heures, montrant qu’ils n’étaient pas d’accord. Vendredi 10 novembre, ils ont remis ça : à nouveau, ils ont débrayé et, cette fois, ils sont allés discuter avec des travailleurs d’autres secteurs. Ils montrent l’exemple à suivre.