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Leur société
Inondations : catastrophe naturelle et irresponsabilité capitaliste
Mardi 14 novembre, 214 communes du Pas-de-Calais et 30 du Nord étaient classées en état de catastrophe naturelle. Plus de 10 000 habitants sont sinistrés, 388 établissements scolaires du Pas-de-Calais restent fermés, ainsi que plusieurs entreprises et supermarchés. Les trains ne circulent plus autour de Boulogne-sur-Mer et de nombreuses routes sont submergées ou coupées par des coulées de boue.
Selon un hydrogéologue, « les pluies de ces dernières semaines et la tempête Ciaran ont entraîné des crues exceptionnelles sur une zone qu’un rien peut déstabiliser ». La disparition des haies, l’artificialisation grandissante des sols aggravent les conséquences des précipitations record engendrées par de violentes tempêtes qui sont elles-mêmes accentuées par le dérèglement climatique.
La première tempête Ciaran le 2 novembre, avec des rafales à 190 km/h près d’Étaples, a cassé et déraciné de nombreux arbres, de nombreux fossés d’irrigation ont été obstrués, la circulation de l’eau dans les canaux a été ralentie. En sous-effectif dans les communes, les agglomérations et les départements, les agents n’ont pu réaliser tous les travaux de débroussaillage et de nettoyage nécessaires avant l’arrivée des précipitations suivantes. Autour de Saint-Omer et d’Aire-sur-la-Lys, notamment, les crues exceptionnelles des derniers jours ont fait d’importants dégâts et des milliers de sinistrés.
La vigilance rouge Inondation a été déclarée lundi 6 novembre pour le département. Si les alertes appelant à rester chez soi et à ne pas circuler se sont déclenchées sur les téléphones portables, il restait pourtant obligatoire de se rendre à son travail, charge aux parents de se débrouiller pour trouver des solutions de garde des enfants, dont les écoles sont restées fermées toute une partie de la semaine. Il a été d’autant plus difficile de s’organiser que la préfecture a souvent prévenu au dernier moment de ces fermetures, le soir pour le lendemain voire, lundi 13 novembre, le midi pour 14 heures.
L’ampleur des dégâts a été aggravée par les économies et le manque d’investissements dans les infrastructures depuis des années. Une partie des cours d’eau, comme certains secteurs de la rivière la Lys, ne sont plus dragués. Les bassins de rétention autour des axes autoroutiers gérés par la Sanef sont sous-dimensionnés et débordent déjà régulièrement en temps normal.
Les inondations ont provoqué de nombreux dégâts matériels dans les logements. Heureusement, la solidarité de nombreux habitants contribue à héberger, nourrir et fournir le matériel de base à toute une partie des sinistrés.
Pour certains habitants, aux dégâts provoqués par la catastrophe naturelle s’ajoute le fait que la franchise de leur contrat d’assurance a grimpé à 380 euros (montant fixé par décret).
À la verrerie Arc, les inondations ont touché le secteur de la cartonnerie. Les patrons laissent entendre qu’il y aura à nouveau du chômage partiel pour toute une partie des salariés. De nouvelles pertes de salaire s’ajouteraient donc à celles que les travailleurs subissent déjà à cause du chômage partiel imposé, celui-là, au nom de la baisse de production.
Mardi 14 novembre, Macron s’est rendu à Étaples et à Saint-Omer, accompagné de dizaines de ministres et d’élus. Il a promis un fonds exceptionnel de 50 millions d’euros, davantage destiné au patronat et aux grandes exploitations agricoles qu’aux habitants qui, eux, ont eu droit à une petite phrase : « Il faut tenir ! » Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a quant à lui annoncé que la région prendrait en charge les 380 euros de franchise des assurances, qui seront donc prélevés sur le budget de la région plutôt que dans les poches des actionnaires des compagnies d’assurance.
« Après moi le déluge ! » : telle est la devise de tout capitaliste, disait Marx. Cela rend d’autant plus urgent de se débarrasser de ce système, machine à produire des catastrophes.