Météo France en grève15/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Météo France en grève

Lundi 13 novembre, les agents de Météo France étaient en grève. Ce jour-là, la direction mettait en œuvre une nouvelle organisation basée sur un recours plus poussé à l’informatique.

Jusque-là, des prévisionnistes basés dans sept centres régionaux corrigeaient et amélioraient les prévisions semi-automatisées qui leur étaient transmises. Désormais, il n’y aura plus qu’un seul centre, à Toulouse, l’infor­matisation générale du système étant censée compenser la fermeture des six autres. Le changement s’est fait à l’aveugle, sans que puisse être effectuée la moindre comparaison entre l’ancienne et la nouvelle méthode quant à la fiabilité des prévisions. Les agents de Météo France ont donc tout lieu de craindre une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail, comme du service qu’ils voudraient être en mesure de rendre à la population.

En quinze ans, un tiers des effectifs ont été supprimés. Les bureaux régionaux ont fermé un à un. En Bourgogne par exemple, celui d’Auxerre a fermé en 2008, puis celui de Nevers en 2012, puis Dijon et Macon ont fusionné. En 2020, le bureau de Dijon a été transféré à Strasbourg, et désormais tout sera centralisé à Toulouse. Le manque de personnel dans plusieurs régions a abouti au passage en mode dégradé depuis septembre. Les prévisions sur le site Internet, les applications mobiles et celles liées aux professionnels ne sont plus mises à jour dans la journée. On peut craindre aujourd’hui la généralisation de ce mode dégradé.

Alors que se multiplient les effets du dérèglement climatique, tempêtes, inondations, incendies, l’urgence serait au contraire d’embaucher massivement à Météo France. Mais la politique du gouvernement va en sens contraire, en laissant dépérir ce service public comme bien d’autres. Les travailleurs de Météo France ont mille fois raison de s’y opposer.

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