Cet accord prévoit pour les mensuels (ouvriers et techniciens) une perte de 10 jours de RTT, la fin des horaires variables, une réduction de la pause repas à 30 minutes et des heures supplémentaires obligatoires anticipées sur 22 semaines par an, ce qui porterait alors le temps de travail hebdomadaire ces semaines-là à 41 heures.

Sur le site de Vélizy dans les Yvelines, 150 travailleurs se sont retrouvés en assemblée générale (AG) et plusieurs sont intervenus en faveur de revendications communes à tous afin de rester unis. Puis, ils ont manifesté pendant deux heures dans l’usine aux cris de « Pas touche à nos RTT et à nos horaires ! » Sur les 1 700 travailleurs de production du groupe AVS, 700 avaient débrayé. Le lendemain matin, à Velizy, un appel à un autre débrayage était voté pour le mardi 14 novembre avec les autres sites de la division AVS.

Ce jour-là, les 70 travailleurs présents à l’AG du matin ont refait un tour des ateliers, rejoints par certains, avant de se fixer un nouveau rendez-vous pour mercredi 22 novembre, nouvelle journée de discussion entre la direction et les syndicats. Des débrayages ont eu lieu sur les autres sites. Notamment à Châtellerault, dans la Vienne, où près de 150 salariés se sont retrouvés aux portes de l’usine pour faire un barrage filtrant avant de tenir une AG.

En même temps qu’elle veut accroître le temps de travail, la direction veut mettre en place la nouvelle convention collective de la métallurgie. Beaucoup y voient des baisses de salaire en perspective. À Vélizy, une pétition a tourné contre l’ensemble de ces attaques, signée y compris par des ingénieurs, même s’ils n’ont pas encore rejoint les débrayages.

Thales fait des profits faramineux, notamment grâce à sa division armement qui profite de la hausse des budgets militaires. Les travailleurs de cette entreprise ne s’en réjouissent pas, non seulement parce que les profits proviennent de leur exploitation, mais aussi parce qu’ils illustrent la montée des tensions guerrières. Ils se battent pour leurs conditions de travail et de vie, mais aussi contre des capitalistes qui mènent la société à la catastrophe.