Grande-Bretagne : démagogie xénophobe et rififi politicien15/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : démagogie xénophobe et rififi politicien

Lundi 13 novembre, le gouvernement britannique a été remanié sur fond de mini-crise politique. La ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, a été débarquée par le Premier ministre, Rishi Sunak.

Braverman, qui s’est illustrée par ses propos xénophobes, représente la droite du Parti conservateur. Elle a négocié avec le Rwanda un accord d’expulsion de tous les demandeurs d’asile, accord dont la mise en œuvre a jusqu’ici été bloquée par une décision de la Cour suprême. À l’automne 2022, elle disait « rêver » pour Noël de voir des avions embarquant des réfugiés décoller pour le Rwanda. Multipliant les déclarations sordides contre les migrants, l’été dernier, elle a mis en service une prison flottante, une barge pour 500 demandeurs d’asile. Plus récemment, elle a proposé de durcir la législation pour restreindre l’usage de tentes par les sans-abri, dont « le choix de mode de vie », « cause des nuisances », a-t-elle fustigé.

Sur le fond, Braverman est en concurrence avec Sunak, en mauvaise posture en vue des élections législatives du printemps prochain. La démagogie xénophobe participe de sa stratégie pour s’emparer de la direction du Parti conservateur. Son limogeage a été provoqué par une tribune où elle accusait la police londonienne de partialité, après que celle-ci eut autorisé ce qu’elle qualifiait de « marche de la haine », une manifestation de soutien au peuple palestinien. Certes, une telle situation, où le chef de la police n’obéit pas au ministre, peut sembler incongrue vue de France. La manifestation londonienne du 11 novembre pour un cessez-le-feu a été un succès, rassemblant quelque 300 000 personnes, en colère contre le soutien apporté par le gouvernement britannique à Netanyahou dans sa guerre contre les Palestiniens.

Le remaniement du 13 novembre voit le retour de David Cameron, qui devient donc ministre des Affaires étrangères. Cameron avait démissionné en 2016 de son poste de Premier ministre, après six ans d’une politique antiouvrière brutale, et après un référendum sur le Brexit qu’il avait lamentablement perdu. Depuis, il s’est illustré dans une affaire de corruption : il a gagné des millions de livres en utilisant son carnet d’adresses au profit d’une société financière. Il est donc bien à sa place dans un gouvernement entièrement dévoué aux plus riches.

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