Lycée La Martinière – Lyon : une agression et son exploitation15/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée La Martinière – Lyon : une agression et son exploitation

Vendredi 10 novembre, un élève menacé de renvoi par un conseil de discipline a organisé une attaque au mortier d’artifice à l’entrée du lycée La Martinière Monplaisir avec une douzaine de comparses, en ciblant le proviseur.

Cette agression, spectaculaire mais sans blessé, a été exploitée par tous les politiciens. Tels des charognards, les élus LR de la région chargés des lycées se sont précipités devant les caméras, jusque sur le plateau de Cyril Hanouna, pour se vanter de la vidéo-­surveillance installée par leurs soins dans les établissements et proposer « encore plus de sécurité ». Marine Le Pen, Éric Zemmour, les ministres Gabriel Attal et Gérald Darmanin ont dénoncé « une attaque sauvage contre l’école de la république », exigé « le respect de l’autorité » et promis « de punir les auteurs » !

Tous ces gens-là sont des tartuffes qui se moquent du sort des usagers des lycées ou des collèges. Ce lycée accueille 2 000 élèves dont, depuis quelques années, la moitié est issue de familles très populaires, parfois pauvres, de Vénissieux ou des quartiers Mermoz et États-Unis à Lyon 8e. Et pourtant, il n’y a qu’une seule infirmière, pas d’assistante sociale, des classes à 35 élèves, trop peu de surveillants et de conseillers d’éducation. À plusieurs reprises, enseignants et agents se sont mobilisés pour réclamer des moyens humains supplémentaires et des dédoublements qui leur permettraient de tirer vers le haut davantage d’élèves et de gérer les multiples difficultés. Le rectorat, le ministère ou la région ont alors fait de vagues promesses, aussitôt oubliées.

Depuis des années, les ministres font des discours pour dénoncer la violence scolaire, mais les gouvernements successifs aggravent la violence sociale. Le chômage, la pauvreté et la ghettoïsation frappent de plus en plus de quartiers populaires. L’école ne pouvant être un havre de paix dans une société de plus en plus dure, certains jeunes ramènent au lycée la violence qu’ils vivent autour d’eux.

Reste que le battage médiatique et la récupération politicienne faits depuis le 10 novembre ont énervé bien des salariés de ce lycée et relancé la mobilisation pour obtenir des moyens supplémentaires.

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