Enedis : la fatalité n’est pas une excuse08/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Enedis : la fatalité n’est pas une excuse

Il était venu du Gers pour réparer les dégâts de la tempête Ciaran sur le réseau électrique dans le Finistère. Cet agent d’Enedis (filiale d’EDF) est mort électrocuté samedi 4 novembre.

Intervenant dans des conditions très difficiles, dans les bourrasques, la nuit, sous la pluie, il a été électrocuté.

La direction d’Enedis s’est dite très affectée et la ministre de la Transition énergétique a écrit un message sur X, comme si cet accident était imprévisible. Mais il y aurait un moyen de limiter ce type de risque et par la même occasion de protéger les habitants des coupures de courant en cas de tempête. Ce serait d’abord d’entretenir le réseau et d’élaguer les branches susceptibles de couper les lignes. Comment expliquer qu’il y ait eu plus d’abonnés coupés cette année qu’en 1999 alors qu’à l’époque la tempête avait touché l’ensemble du territoire ? Le manque de personnel, plus occupé à raccorder les ENR (énergies renouvelables) et les bornes de recharge des véhicules se fait sentir.

Une autre façon de limiter les coupures serait d’enfouir les lignes. C’est ce qui est fait pour les nouvelles lignes basse tension, mais l’enfouissement des anciennes se fait trop lentement. Même si, après la tempête de décembre 1999, un vaste plan d’enfouissement avait été décidé, la moitié des lignes sont encore aériennes. Cela coûte cher dit Enedis, surtout quand le sol est granitique comme en Bretagne. Mais ce n’est qu’une question de choix, à condition de considérer que la vie des ouvriers et la situation des usagers sont plus importantes que les dividendes.

La veille de cet accident, Macron était dans le Finistère pour montrer qu’il se souciait du sort des habitants après la tempête. Pour qu’il puisse être pris en photo serrant la main de salariés d’Enedis devant un poteau électrique, on a demandé à cinq agents de l’attendre durant trois heures. Comme l’a confié l’un deux : « J’aime mon métier, j’aime être utile. On m’a demandé d’être là, alors je suis venu, mais je ne sers à rien. C’est dommage, les gens ont besoin de nous. »

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