“Bombes carbone” : le front climatique continue à se dégrader08/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

“Bombes carbone” : le front climatique continue à se dégrader

D’après une enquête publiée dans Le Monde, les trusts des énergies fossiles dont les dirigeants savent faire de beaux discours contre le réchauffement climatique font en réalité exactement l’inverse.

L’enquête s’intéresse aux « bombes carbone » : ce sont des sites dont les réserves disponibles sont susceptibles d’émettre au moins un milliard de tonnes de CO2. Il y en a actuellement 294, qui concentrent 45 % de la production mondiale de pétrole et de gaz et 25 % de celle de charbon. Elles dépasseraient à elles seules les limites d’émissions de CO2 fixées par les accords de Paris sur le climat de 2015, afin de contenir la hausse des températures mondiales en dessous de 1,5°C. Et cela va encore s’aggraver car 128 nouvelles bombes carbone devraient entrer en fonctionnement dans les années à venir.

Avec 23 de ces bombes situées aux quatre coins de la planète, TotalEnergies est le deuxième groupe mondial le plus pollueur. Il a lui aussi prévu de nouvelles installations, comme son grand projet d’extraction d’hydrocarbures en Ouganda, qui comprendrait le plus long oléoduc chauffé au monde…

Pour que ces nouveaux sites voient le jour, ces trusts ont bénéficié de la complicité des banques, qui leur ont prêté 51 milliards d’euros en 2022. Avec 17 milliards, les banques françaises se situent au 3e rang mondial, juste derrière les établissements américains et chinois.

Ces grands groupes capitalistes justifient ces nouvelles installations afin, disent-ils, d’éviter les pénuries et la hausse des prix du pétrole… sauf que ces mêmes trusts se sont entendus pour faire monter les prix des carburants et que ce sont les banques qui spéculent à la hausse sur le pétrole ! Quand il s’agit de justifier leurs profits, les capitalistes osent vraiment tout …

La planète peut donc continuer à se réchauffer à cause de leurs émissions de CO2 et le monde s’effondrer, ces trusts continueront à extraire du pétrole si cela leur rapporte de l’argent, et ce ne sont pas les États qui les contraindront à quoi que ce soit. Au contraire, ils continuent à les abreuver d’argent public. D’après Media­part, les États des vingt plus grandes puissances mondiales ont consacré en 2022 plus de 1 300 milliards d’euros à soutenir l’industrie des énergies fossiles.

Même le directeur général senior de la Banque mondiale Van Trotsenburg l’a reconnu : « Si nous pouvions réutiliser les milliers de milliards de dollars dépensés en subventions inutiles et nous en servir à des fins meilleures et plus vertes, nous pourrions relever bon nombre des défis les plus urgents de la planète. »

C’est reconnaître que les moyens financiers et techniques de résoudre le problème du réchauffement climatique existent… Mais il faut renverser le pouvoir de ces capitalistes sur la planète qui aboutit à sa destruction et à celle de l’humanité.

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