La “sécurité” à Gaza selon Netanyahou08/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

guerre au moyen-orient

La “sécurité” à Gaza selon Netanyahou

Dans une interview à ABC News du 7 novembre, Netanyahou a rejeté une nouvelle fois la possibilité d’un cessez-le-feu et déclaré qu’Israël devra prendre « pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité » dans la bande de Gaza.

Pour l’État israélien, la « sécurité » des 2,3 millions de Palestiniens piégés à Gaza se traduit déjà par plus de 10 000 morts en quelques semaines, auxquels s’ajoutent des milliers voire des dizaines de milliers de blessés. Elle réside aussi désormais dans la coupure du territoire gazaoui en deux par l’armée israélienne, qui somme la population du Nord de fuir au Sud, c’est-à-dire vers une zone encore plus exiguë, sans aucune garantie pour l’avenir. Au cours du week-end des 4 et 5 novembre, les bombardements se sont encore intensifiés, visant le nord comme le sud de l’enclave, précisément là où Israël exige que les Gazaouis se réfugient. Le soir du 4 novembre encore, une cinquantaine de personnes sont mortes dans le bombardement du camp de réfugiés d’Al-Maghazi, pourtant situé au centre de la bande de Gaza.

Au Nord, 300 000 à 400 000 personnes seraient encore piégées, trop âgées, malades ou sans moyens pour fuir la zone. Après une nouvelle coupure générale de l’électricité, des lignes téléphoniques et de l’accès à Internet, les bombardements ont encore visé la ville de Gaza, y compris le camp de réfugiés d’Al-Chati situé en bord de mer, non loin de l’hôpital Al-Shifa, et qui abriterait plusieurs dizaines de milliers de personnes. Parmi elles, Bisan Owda, une cinéaste palestinienne, décrivait ainsi leurs conditions de vie : « Nous avons survécu aux bombardements, au phosphore blanc, mais il n’y a plus de nourriture, il n’y a plus d’eau. Il ne nous reste plus que l’eau salée de la mer. »

Reconnaître le « droit à se défendre » d’Israël, comme l’ont récemment réaffirmé les représentants de l’impérialisme, de Biden à Macron, revient à lui reconnaître le droit de massacrer toute une population piégée dans un territoire extrêmement exigu.

La guerre en cours, avec ses morts et ses destructions, est une véritable boucherie. Elle est la quatrième menée par l’armée israélienne contre la population de Gaza en moins de vingt ans, outre d’autres opérations de moindre envergure. Entre 2006 et 2014 seulement, plus de 5 000 Palestiniens avaient péri lors des interventions militaires successives à Gaza baptisées « Pluies d’été », « Plomb durci » et « Bordure protectrice ».

« Glaive de fer », du nom de la guerre en cours, s’inscrit dans une politique de terreur systématique menée contre la population gazaouie par l’État d’Israël. Il prétend ainsi détruire définitivement le Hamas mais, ce qui est sûr, c’est qu’ainsi il fera inéluctablement se lever une nouvelle génération de combattants palestiniens y compris contre la « sécurité » que leur promet Netanyahou pour l’avenir.

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