ArianeGroup – Gironde : la direction contrainte de reculer08/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

ArianeGroup – Gironde : la direction contrainte de reculer

Après plusieurs mois de débrayages, les 82 ouvriers d’ArianeGroup, sur le site de Saint-Médard-en-Jalles, en Gironde, ont décidé le 27 octobre d’arrêter leur mouvement.

Ce mouvement avait démarré en mai dernier. Le mécontentement grondait depuis longtemps dans les secteurs ouvriers, notamment au malaxage/coulé, un des secteurs de la chaîne de transformation de la poudre en propergol solide. Leurs revendications étaient une augmentation de salaire de 300 euros pour tous, une augmentation des primes d’équipe en 2x8 et 3x8 ainsi que le paiement des sommes perdues lors du chômage partiel imposé par la direction suite à la tempête de grêle de juin 2022. En effet, à l’époque les toitures de plusieurs bâtiments s’étaient effondrées et plusieurs dizaines d’ouvriers avaient été mis en chômage technique, contraints de vivre avec des salaires amputés de 30 % pendant plusieurs mois.

C’est cette colère accumulée, conjuguée à une inflation galopante, qui a mis le feu aux poudres. Les travailleurs ont décidé de faire grève à la veille du lancement d’un chargement de poudre pour gêner la production. Et, pour éviter que la direction les accuse de sabotage avec des débrayages sauvages, ils ont demandé aux syndicats Sud et CGT de les couvrir.

Au début, la direction, furieuse, a tout fait pour isoler les grévistes par une campagne de calomnies, les traitant d’irresponsables car ils mettaient « en péril l’avenir de l’entreprise ». Certains chefs faisaient même courir le bruit qu’il pourrait y avoir des licenciements à cause du mouvement de grève et que la prime de production de 1 000 euros ne serait pas versée. Les grévistes ont désamorcé la manœuvre en allant discuter avec leurs collègues non-grévistes.

Dans les autres sites de la région, Le Haillan et Issac, les syndicats n’ont rien fait pour populariser ce mouvement, ou plutôt, ils se sont tus, arguant que les travailleurs étaient satisfaits des négociations salariales annuelles et qu’ils ne sortiraient pas.

Devant la détermination des ouvriers de Saint-Médard, ce qui n’était pas possible le devint et la direction d’ArianeGroup a fini par trouver des solutions, en augmentant certaines primes. Cela représente 110 euros plus 60 euros brut par mois pour le personnel en quart concerné, et 60 à 99 euros pour les autres secteurs, soit 318 personnes. En cas de mutation, ces primes seront intégrées dans le salaire de base.

Enfin, pour tous les salariés du site, soit 510 personnes, la prime de production de 1 000 euros passe à 1 500.

Grâce à un peu plus de 80 grévistes, la direction a été contrainte de manger son chapeau. Ils ont de quoi être fiers.

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