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guerre au moyen-orient
Des travailleurs traités comme des criminels
Des centaines de travailleurs gazaouis, arbitrairement emprisonnés par le gouvernement israélien depuis le 7 octobre, viennent d’être renvoyés à Gaza, sous les bombes.
Jusqu’alors, ils étaient 18 500 à détenir un titre de séjour qui leur permettait de travailler sur le sol israélien. Même si les salaires y sont bas, que le travail est pénible et précaire, pour nombre d’habitants de Gaza, où le taux de chômage est énorme, travailler en Israël est le seul moyen d’avoir un revenu.
Mais, dès le 10 octobre, en réaction à l’attaque du Hamas, le gouvernement israélien a supprimé les titres de séjour, transformant ces travailleurs en sans-papiers. Environ 5 000 d’entre eux ont été expédiés en Cisjordanie, vivant une existence très difficile, suspendus aux nouvelles de Gaza et comptant quotidiennement les morts. Certains ont ainsi perdu tous les membres de leur famille et ne peuvent même pas aller les enterrer. Ils désirent rentrer à Gaza mais l’État israélien refuse leur transfert.
Ceux qui n’ont pas eu le temps de rejoindre la Cisjordanie, eux, ont connu un sort encore plus terrible. Ce sont eux que le gouvernement israélien a commencé à expulser. Dans un premier temps, ils ont été au mieux parqués dans des gymnases ou des camps. Beaucoup témoignent ne pas avoir été nourris régulièrement ou avoir été privés d’eau. Mais d’autres ont été arbitrairement arrêtés, envoyés en prison ou dans des bases militaires. Là, ils ont subi des tortures et des humiliations de la part de soldats et de policiers. La Knesset (le Parlement israélien) a même voté en urgence une loi permettant de doubler la capacité d’occupation d’une cellule de prison.
Vendredi 3 novembre, les premiers de ces Palestiniens ont été sortis de prison et déposés au point de passage de Karem Abou Salem aux portes de Gaza. Ils ont témoigné des mauvais traitements et montré les traces des sévices subis. Ils n’ont rien pu emporter de ce qu’ils avaient laissé en Israël et la plupart, épuisés et terrifiés, n’ont plus qu’à parcourir tout le territoire dans l’espoir de retrouver des survivants de leur famille, après avoir éprouvé jusque dans leur chair le mépris des dirigeants israéliens vis-à-vis des Palestiniens en général, et des travailleurs en particulier.