Faux semblants humanitaires et intérêts capitalistes08/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

guerre au moyen-orient

Faux semblants humanitaires et intérêts capitalistes

Au début du mois, Macron a annoncé l’organisation d’une « Conférence humanitaire » au sujet de Gaza pour le jeudi 9 novembre. Il prétendait y réunir les « États, principaux bailleurs, organisations internationales et ONG actives à Gaza » pour aider la population civile sur place, en lien avec l’ONU.

Tout en soutenant pleinement la guerre menée par l’État israélien contre la population de Gaza, Macron fait mine d’agir en médiateur, en demandant une trêve à l’ONU et en exigeant que Netanyahou respecte certaines limites dans ses opérations militaires. Mais ce n’est qu’une façade. La réalité est que des navires militaires français sont envoyés sur place et que Macron défend les intérêts sonnants et trébuchants de ses capitalistes, même si la France est une puissance de second ordre à la remorque de l’impérialisme américain.

En juin dernier, par exemple, une conférence avait réuni 350 patrons de la péninsule arabique à Paris, à la suite de laquelle les capitalistes français ont pu profiter de près de dix milliards d’euros d’investissements directs, sans compter les nombreuses commandes d’armes. En visite à Doha, au Qatar, en juillet dernier, le ministre des Armées aurait décroché une nouvelle commande de 24 avions Rafale. L’an dernier, ce sont les Émirats Arabes Unis qui avaient commandé 80 Rafale pour 2027-2031, le plus gros contrat de vente d’armes depuis un demi-siècle, pour 16 milliards d’euros. Les intérêts des capitalistes français sont donc bien représentés dans la région, entre ventes d’armes, pétrole et autres marchés très rentables.

Ce n’est pas pour sauver des vies que Macron envoie ses bateaux au Proche- Orient, mais bien pour sauver les intérêts de sa bourgeoisie dans cette région du monde. C’est pour les mêmes raisons que, après la guerre de 1914-1918, les dirigeants français s’étaient partagé, avec la Grande-Bretagne, les restes de l’Empire Ottoman et qu’ils ont, depuis un siècle, attisé les rivalités entre les peuples dans la région.

Partager