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Leur société
Petite enfance : beaucoup d’annonces, pour peu de moyens
Jeudi 1er juin, la Première ministre Borne a annoncé la création d’un « service public de la petite enfance », et 200 000 places supplémentaires en crèche d’ici 2030. En avril, Olivier Véran avait déjà annoncé de semblables mesures.
La garde des plus petits est effectivement un casse-tête pour de nombreux parents car il manque beaucoup de places en crèche ou d’offres de garde alternatives. Non seulement le gouvernement ne crée pas de crèches publiques, mais aussi les salaires sont trop bas, que ce soit pour les auxiliaires de puériculture dans les crèches ou les assistantes maternelles à domicile.
Le gouvernement se sent quand même obligé… de faire semblant de faire quelque chose. D’abord en rejetant sur les communes la responsabilité de recenser les besoins et trouver des solutions pour les familles. Il claironne qu’il va mettre 5,5 milliards d’euros pour créer 100 000 places d’ici 2027, cela fait à peine un milliard d’euros par an, alors que la moitié des crèches manquent de personnel et que 130 000 départs en retraite sont attendus ces prochaines années.
Pour la garde des enfants, le gouvernement n’a pas rien fait : il a même fait pire en aggravant les conditions de travail ces dernières années. Il a changé les règles pour augmenter le nombre de bébés par salarié dans les crèches et diminuer le nombre de mètres carrés par bébé. En réaction, le collectif « Pas de bébés à la consigne » n’a cessé de protester contre ces dégradations qui affectent l’ensemble des travailleurs du secteur ainsi que les familles et leurs enfants. De plus, d’après une déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches, au cours des dix dernières années, pour plus de 30 % de places supplémentaires en crèche, le nombre de places en formation a augmenté seulement de 7 %.
Comme pour la santé et l’éducation, le gouvernement se spécialise dans les grandes annonces qui cachent des attaques et des reculs. Le montant de 5,5 milliards d’euros pour « un service public pour la petite enfance », est à comparer aux 100 milliards d’euros en plus pour l’armée.