Une crise catastrophique07/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P7-2_Logements_sociaux_C_Vertous.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C493_crop_detail.jpg

Leur société

Une crise catastrophique

Le manque de logements à des prix abordables est aujourd’hui catastrophique. On compte plus de 2,4 millions de demandes de logements sociaux et jamais ce chiffre n’a été aussi élevé.

Illustration - Une crise catastrophique

En dix ans, le nombre de SDF a plus que doublé. Mais ce n’est pas de cette crise que le gouvernement s’est occupé avec son plan Logement.

Les promoteurs immobiliers mènent en effet campagne auprès de l’État pour obtenir son soutien financier. En un an, le secteur de la construction de logements s’est effondré de 40 %, et cela risque de s’aggraver. Depuis plusieurs mois, la moitié des contrats de vente de logements neufs sont annulés contre un sur dix habituellement. Tout cela est l’effet de la crise économique généralisée, notamment de l’inflation qui ronge le niveau de vie de la population. Beaucoup de ceux qui avaient des projets d’installation doivent y renoncer parce qu’ils n’en ont plus les moyens, d’autant plus que les banques ne prêtent plus qu’à des taux élevés. C’est à ce problème-là que le gouvernement va consacrer l’essentiel de l’argent de son plan Logement, en annonçant le rachat par des institutions publiques de dizaines de milliers de logements neufs.

Malgré cela, une partie du milieu patronal de l’immobilier est mécontent. Le président de la Fédération des promoteurs se dit même « très en colère ». Car en réalité, le gouvernement a aussi fait le choix de supprimer la loi Pinel, un dispositif qui alimentait directement les caisses des promoteurs avec l’argent de l’État. Il permettait à des contribuables de payer moins d’impôts s’ils investissaient dans l’immobilier, un manque à gagner pour l’État qui était tout bénéfice pour les promoteurs.

Ce micmac fiscal aura tout de même duré presque dix ans. Mais si aujourd’hui le gouvernement y met fin, ce n’est pas pour utiliser l’argent ainsi économisé pour construire des logements sociaux. Rien dans ce sens n’a été annoncé et en fait cet argent sera destiné à d’autres capitalistes.

Suite aux annonces gouvernementales, certains spécialistes de l’immobilier ont déclaré que le gouvernement avait « appuyé sur le détonateur » et que la crise allait être « violente ». Une conséquence du plan Logement sera peut-être que des chantiers seront mis à l’arrêt et que des travailleurs du bâtiment se retrouveront en masse sans emploi. En tant que travailleurs, comme en tant qu’aspirants au logement, les plus pauvres paieront ainsi la guerre économique entre capitalistes.

L’intérêt général réclamerait que les grands groupes du bâtiment et les promoteurs soient contraints de construire à prix coûtant les logements qui manquent. Il faudra que les travailleurs eux-mêmes le leur imposent.

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