Plastiques : pollution mondiale, inaction des gouvernements07/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Plastiques : pollution mondiale, inaction des gouvernements

Une conférence internationale, regroupant les délégations de 175 pays ainsi que 1 500 scientifiques, représentants des associations et de l’industrie, s’est tenu à Paris jusqu’au 2 juin pour discuter de la pollution plastique à l’échelle mondiale.

Il y a en effet de quoi s’inquiéter : on retrouve des déchets plastiques, à différents stades de décomposition, depuis les océans jusqu’aux sommets des montagnes. De nombreuses molécules chimiques sont issues de cette décomposition, dont 3 200 sont jugées extrêmement préoccupantes pour la santé humaine et animale, tels les phtalates, bisphénols, PCB et autres PFAS, « polluants éternels ». Elles ont des effets biologiques menant à des cancers, des perturbations du système endocrinien, des naissances prématurées, de l’infertilité, de l’obésité, des maladies cardio-vasculaires…

Le gouvernement français n’est pas avare de déclarations vertueuses, se plaçant dans le camp des États qui seraient des défenseurs de l’environnement, contre les méchants, États-Unis, Chine et Arabie saoudite, qui seraient les pollueurs à convaincre. On peut ainsi entendre Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique totalement impuissant en France, vanter la « diplomatie environnementale » qui rentrerait dans une « phase cruciale ». L’exemple à suivre serait celui de l’accord de Paris sur le climat en 2015 à la COP 21.

Or précisément cet accord, célébré en grande pompe à l’époque, n’a mené à aucune réduction des émissions de gaz à effet de serre. Sept ans plus tard, le gouvernement français en est réduit à envisager un réchauffement de 4°C à l’horizon 2100, dangereusement loin de la cible « bien en dessous de 2°C ».

La négociation actuelle sur la limitation des plastiques est prévue pour aboutir au mieux fin 2024. L’obstacle principal à cette réduction ce sont les forces du marché, c’est-à-dire les intérêts des capitalistes, auxquels aucun gouvernement n’a l’intention d’imposer quoi que ce soit.

La production mondiale de plastiques a doublé entre 2000 et 2020. Elle pourrait encore tripler d’ici 2060. Les 8 milliards de tonnes de déchets plastiques qui se sont accumulés, équivalant à une pellicule d’un demi-centimètre qui entourerait l’ensemble du globe terrestre, promettent donc de grossir.

Produire ce qui est nécessaire à l’humanité tout en préservant son environnement actuel et à long terme ne pourra se faire qu’en arrachant le pouvoir économique à la bourgeoisie. Aucune solution, pourtant indispensable à l’échelle internationale, ne pourra sortir de ces conférences, surtout au moment où les confrontations entre États menacent de mener à des guerres. Quand pour les gouvernements l’objectif premier est de sanctuariser les intérêts des capitalistes, aucune de leurs belles résolutions ne freinera la pollution.

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