Mercredi 7 juin à l’Assemblée, une députée Les Républicains devait proposer une résolution pour débattre de l’aide médicale d’État (AME), qui accorde l’accès aux soins gratuits aux étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis au moins trois mois. Il s’agirait selon la députée d’éviter « le dérapage du coût de la couverture santé des étrangers ». Faut-il supprimer l’AME ? la restreindre aux soins urgents ? Et voilà relancé un débat propice à toutes les idées anti-immigrés, avec des arguments cent fois utilisés par l’extrême droite.

Évidemment, le premier mérite de ce genre d’attaque a été, pour le groupe Les Républicains, de susciter des remous parmi les députés macronistes et leurs satellites, entre pro et anti-réforme de l’AME.

Bien sûr, Darmanin, le ministre de l’Intérieur dont les troupes s’illustrent à Mayotte contre les migrants, s’est dit ouvert à une telle discussion. Édouard Philippe, ex-Premier ministre de Macron, a trouvé bon d’attaquer l’accord de 1968 avec l’Algérie car il serait trop favorable, selon lui, aux ressortissants de ce pays qui souhaitent venir en France, parlant « d’une immigration du fait accompli », sous-entendue non maîtrisée.

Tout est bon pour attirer l’attention, quitte à patauger dans le marécage des clichés les plus éculés, pour capitaliser au profit de l’un ou l’autre des partis de droite classique ou macroniste les voix des racistes, des nostalgiques de l’Algérie française à l’Assemblée ou dans le pays.