GRDF – Île-de-France : la direction veut faire taire les plus combatifs07/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GRDF – Île-de-France : la direction veut faire taire les plus combatifs

L’année 2022 a été marquée par des grèves pour des augmentations de salaire dans l’ensemble des entreprises des industries électriques et gazières (EDF SA, Engie, Enedis, GRDF...).

Toutes ces entreprises ont obtenu une augmentation du salaire de base de deux NR (niveau de rémunération), sauf GRDF, où la direction n’en a cédé qu’un seul.

La grève s’est donc poursuivie à GRDF en novembre et décembre, les agents estimant qu’ils devaient avoir les mêmes augmentations que celles qui avaient été accordées dans les autres secteurs.

La colère était profonde, de nombreux sites ont été occupés, bloqués, des coupures faites dans les beaux quartiers, mais les interventions d’urgence ont toujours été assurées. Fin décembre, un protocole de fin de grève était signé, qui devrait assurer des augmentations de salaire autour de 200 euros brut par mois pour l’année 2023. Mais, dans le même temps, la direction de GRDF annonçait qu’il y aurait des sanctions, et rapidement des convocations sont tombées pour entretien préalable en vue de conseils de discipline.

On compte maintenant vingt-deux convocations pour la région parisienne et des conseils de discipline ont prononcé trois licenciements, d’autres sont à venir. La CGT appelle systématiquement à des rassemblements pour soutenir les travailleurs convoqués. Ils réunissent une centaine de manifestants, avec parfois le soutien d’autres secteurs professionnels comme les cheminots.

Dès qu’il y a un rassemblement sur un site, la direction fait appel à des huissiers voire à la police quand le site est bloqué. Elle en arrive même à installer des caméras espions en toute illégalité à son siège national, rue Condorcet dans le 9e arrondissement de Paris, pour surveiller d’éventuelles manifestations dans le site. Cette attitude répressive se retrouve aussi dans les problèmes quotidiens que rencontrent les agents : une discussion un peu vive entre collègues ou un accrochage entre automobilistes lors d’une intervention, c’est une mise à pied immédiate. Il y a un mois, le directeur régional d’Île-de-France, jugé trop mou, a été muté et remplacé par une ancienne directrice qui avait déjà fait son pot de départ en retraite mais qui a, dans le passé, procédé à plusieurs licenciements.

À GRDF comme partout, le patronat exerce sa dictature en intensifiant le travail avec des salaires bas, en licenciant ceux qui sont combatifs, en instituant un climat de peur. Mais les mobilisations sont toujours là et le sentiment de solidarité entre travailleurs se renforce.

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