Stellantis : tous ensemble contre Tavares !07/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P14-2_Poissy_Stellantis_rassemblement_du_2_juin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis : tous ensemble contre Tavares !

Vendredi 2 juin, des travailleurs des usines italiennes de Stellantis ont manifesté devant le siège du groupe à Poissy. Ils y ont retrouvé des travailleurs de l’usine Stellantis de Poissy, des délégations des usines du groupe, de Mulhouse à Vesoul en passant par Douvrin, Caen ou Sochaux, mais aussi des ouvriers des usines proches de Renault Flins et Renault Cléon.

Illustration - tous ensemble contre Tavares !

Les travailleurs d’Italie venaient dénoncer les milliers de suppressions d’emplois qui s’accompagnent de l’aggravation des conditions de travail et du blocage des salaires. La constitution du groupe Stellantis, à partir du mariage de Peugeot Société Anonyme (PSA) et Fiat Chrysler automobiles (FCA), a entraîné la suppression de près de 130 000 postes dans le monde. En Italie, en deux ans, 5 000 emplois ont été supprimés.

Dans toutes les usines, de part et d’autre des frontières, les travailleurs vivent une même réalité : augmentation des cadences, alternance de chômage technique et de samedis et dimanches travaillés, le tout pour des salaires trop faibles pour faire face à l’explosion des prix. C’est d’ailleurs ce qui a entraîné trois jours de grève massivement suivis à l’usine de Pomigliano, près de Naples, entre le 10 et le 12 mai.

La politique du PDG, Carlos Tavares, qui transforme les travailleurs du groupe en « nomades » envoyés d’une usine à l’autre au gré des besoins patronaux, a au moins permis de tisser des liens entre les ouvriers de Pomigliano, envoyés travailler en France, et ceux de différentes usines, dont celle de Poissy. Les vidéos de la grève de Pomigliano ont ainsi fait le tour des ateliers dans les usines du groupe en France.

Lors du rassemblement, la politique de Tavares, consistant à mettre en concurrence les travailleurs des différentes usines a été dénoncée. Pour supprimer des emplois en Italie, la direction accuse les travailleurs italiens de manquer de productivité. En même temps, les ouvriers de la fonderie de l’usine de Charleville, en France, apprennent que la production de certaines culasses, qui représente 44 % de l’activité, part pour l’usine de Turin-Mirafiori, en Italie, où la fonderie serait plus compétitive !

Certains représentants de la FIOM, le syndicat de la métallurgie de la confédération italienne CGIL, à l’origine du rassemblement, venaient surtout dans l’espoir d’être reconnus par Tavares comme des interlocuteurs et pour parler de la nécessité d’un plan d’industrialisation pour l’Italie. D’autres militants, italiens comme français, ont insisté sur la nécessité de construire la riposte ouvrière à l’échelle de tout le groupe. Dans les deux langues, plusieurs interventions se sont conclues sur le mot d’ordre de Marx : « Travailleurs de tous les pays, unissons-nous ! »

C’était également le sens de l’intervention des militants du syndicat SUD-Poissy, constitué après l’exclusion des militants de la CGT historique de l’usine. Ils ont exprimé le fait que, si l’intérêt du patronat était de diviser les travailleurs d’une usine à l’autre, d’un statut à l’autre, d’un pays à l’autre, celui des travailleurs était de s’unir par-delà les frontières pour imposer par la lutte leurs intérêts communs : prendre sur les milliards de profits engrangés par les actionnaires pour maintenir les emplois dans tous les pays, en travaillant tous pour travailler moins.

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