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- Lutte ouvrière n°2862
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Leur société
Délit d’homicide routier : des mots en l’air
Suite à plusieurs accidents de la route, dont deux mortels, causés par des conducteurs sous l’emprise de la drogue, le gouvernement a réagi en annonçant qu’il allait renforcer la répression.
Pour l’instant, les responsables ne risquent qu’une simple accusation d’homicide involontaire.
La Première ministre Élisabeth Borne a déclaré que les ministres de la Justice et de l’Intérieur allaient travailler de concert pour créer... un délit d’homicide routier pour conduite sous l’emprise de la drogue. Alors qu’un journaliste lui demandait ce qu’il en était pour les conducteurs alcoolisés, elle a finit par répondre qu’il faudrait être sévère envers ceux dont le taux d’alcoolémie était « important ».
Les irresponsables qui prennent le volant en étant drogués présentent évidemment un danger pour les autres, mais pas plus que ceux qui sont alcoolisés. Les statistiques le montrent : après les accidents mortels dus à une vitesse excessive, ceux causés par l’alcool arrivent en deuxième position, avec près de 30 % des décès, contre 21 % pour ceux dus à l’usage de drogue. Mais pourquoi créer une nouvelle catégorie de délit alors qu’une législation répressive existe déjà ? Les peines encourues par un conducteur drogué responsable d’un accident mortel peuvent aller jusqu’à dix ans de prison et 150 000 euros d’amende, mais seulement jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende pour l’assassin en puissance qui conduit en état d’ivresse.
Sauter sur un fait-divers ayant choqué la population pour annoncer une nouvelle loi ou en modifier une ancienne, voilà qui ressemble fort aux coups de publicité dont un Sarkozy était coutumier, sans que cela change quoi que ce soit à la réalité.