Leurs excédents, nos déficits07/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Leurs excédents, nos déficits

Un article récent du quotidien économique Les Echos met en lumière un fait ressenti, ô combien lourdement, par la classe travailleuse : selon lui, les « marges » des industriels ont participé pour 2,8 % à l’inflation en France au premier trimestre.

Cette notion comptable cerne, en gros, le bénéfice qui revient aux entreprises une fois payés les salaires, directs et sous forme de cotisations sociales, et couverts leurs coûts de production. Ces marges plantureuses contribuent à la hausse des prix qui ronge les salaires, pensions et allocations, les seuls revenus de la majorité de ceux qui produisent tout dans la société.

Ainsi, il se trouve que, dans le secteur agroalimentaire où la hausse des prix caracole sur ses deux chiffres, à plus de 15 %, le « taux de marge » a grimpé à 48 % au premier trimestre 2023, alors qu’il n’était que de 30 % deux ans plus tôt. Les patrons du secteur invoquent un rattrapage de la période où les matières premières ont flambé et où ils ont dû, disent-ils, resserrer leurs marges. Mais l’exemple du groupe Avril (Lesieur, Puget…) qui a vu augmenter son chiffre d’affaires de 32 % et son « excédent net » de 45 % est parlant. En réclamant et en obtenant, de plus, des mesures de soutien gouvernementales, ces capitalistes-là n’ont pas cessé de faire leur beurre en vendant leur huile. Aux dépens de ceux qui tournent la baratte…

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