Prix : baisse… de la hausse !07/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P5-1_inflation_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C524_crop_detail.jpg

Leur société

Prix : baisse… de la hausse !

Bruno Le Maire est satisfait. Il a tweeté « une bonne nouvelle pour les consommateurs », la prolongation jusqu’à la fin 2023 du « trimestre anti-inflation » qui devait finir le 15 juin. C’est donc reconnaître que l’inflation est loin de se calmer, et que les porte-monnaie des classes populaires sont de plus en plus plats.

Illustration - baisse… de la hausse !

« Je salue l’engagement des distributeurs qui ont tous accepté » de poursuivre leur panier à prix bloqués, ajoute le ministre, qui n’ignore évidemment pas l’effet nul de l’opération sur les dépenses, en particulier alimentaires, des clients. En contrepoint, il fronce le sourcil contre « certaines grandes multinationales industrielles [qui] jouent la montre », rappelant que les plus grosses entreprises de l’agroalimentaire avaient promis de rouvrir des négociations avec les distributeurs, mais pour la plupart ne l’ont pas fait. Et de menacer les mauvais joueurs de les dénoncer en place publique avant la fin du mois, et même, dernière extrémité, d’employer « l’instrument fiscal pour récupérer des marges qui seraient des marges indues ».

Les Danone, Lactalis, Pernod-Ricard, Avril, Agrial et autres groupes capitalistes de l’agroalimentaire ont dû trembler, tout en continuant à percevoir des profits en hausse, puisque, c’est un fait, nombre de matières premières ont vu leur prix baisser. C’est le cas notamment, le patron d’Intermarché en atteste, du coût du beurre et du fret maritime, qui auraient baissé respectivement de 60 % et de 80 %. Mais les prix continuent de grimper. L’inflation officielle, calculée par les organismes gouvernementaux, selon leurs critères bien différents des besoins réels de la population, a ralenti en mai, à 5,1 % sur les douze derniers mois, au lieu de 5,9 % en avril. La belle affaire ! Les prix alimentaires, eux, sont toujours en hausse de plus de 14 %, mais là aussi, il conviendrait de se réjouir du ralentissement de cette hausse !

Pour les économistes bourgeois, il n’est d’ailleurs pas question de calme après la tempête et encore moins de baisse des prix. Selon l’un d’eux, l’Observatoire français des conjonctures économiques, on peut envisager « un retour à la normale autour de la fin de l’année 2024 ». Dans la zone euro, d’après Christine ­Lagarde de la Banque centrale européenne, « l’inflation n’a peut-être pas atteint son pic ». Pour les économistes mères de famille, c’est plus concret, « les prix dictent le contenu du chariot » comme le dit l’une d’elles. Viande, poisson et produits frais sont les premiers sacrifiés et c’est de plus en plus la course aux bons de réduction, aux promotions, aux produits à date de péremption proche, autant de temps perdu pour nourrir les siens.

Ces heures perdues, elles et ils devront les faire payer cher aux capitalistes qui, pendant le même temps, s’activent à faire grimper leurs profits en contribuant de ce fait à l’inflation. Pour cela, il faudra exiger la hausse des salaires et leur indexation sur les prix,

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