Deux-roues : un contrôle coûteux07/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Deux-roues : un contrôle coûteux

Jeudi 1er juin, le conseil d’État a annoncé que les deux-roues de plus de 125 cm³ vont devoir se soumettre à un contrôle technique obligatoire.

Cela fait deux ans que le gouvernement comptait le mettre en place, prétextant une obligation européenne de 2014.

Après un premier décret le 9 août 2021, le gouvernement avait rétropédalé plusieurs fois, tiraillé entre les associations pour la sécurité routière et l’environnement, et celles de défense des motards. Son décret initial était très large et englobait tous les deux-roues motorisés et les voitures sans permis. Finalement, seuls les plus 125 cm³ seront concernés, c’est-à-dire plus de la moitié des 3 millions de deux-roues motorisés.

Ce sont souvent des outils de travail, ou des moyens de transport pratiques pour les travailleurs, même si c’est déjà moins le cas pour les plus de 125 cm³. Dans certaines agglomérations, recourir à un deux-roues permet d’éviter le stress, la fatigue des heures d’embouteillages.

Derrière les problèmes de sécurité routière et de pollution des véhicules trop anciens ou défectueux, se cachent surtout les intérêts d’une industrie qui voudrait vendre davantage de véhicules neufs. En 2021, la moyenne d’âge des deux-roues motorisés de plus de 125 cm³ était de neuf ans. Les contrôles techniques et les montants élevés des réparations obligatoires qui s’ensuivent pousseront les conducteurs qui le peuvent à acheter plus de véhicules neufs.

Face au problème collectif de la sécurité routière, la seule réponse du gouvernement consiste à créer de nouvelles sanctions. Si leur deux-roues ne passe pas le contrôle, les travailleurs les plus modestes devront se débrouiller pour aller au travail ou le perdre, ou s’endetter pour pouvoir changer de véhicule.

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