Accidents du travail : plein le dos de l’exploitation !16/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2520.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Accidents du travail : plein le dos de l’exploitation !

625 000 accidents du travail ont été déclarés en 2015. C’est ce que relèvent des médias qui se sont procuré le bilan annuel de la branche Accident du travail – Maladies professionnelles de la Sécurité sociale.

Ce chiffre est en légère augmentation (+ 4 000) par rapport à 2014, et serait à mettre au compte des nouveaux métiers liés aux services à la personne. En effet, les lombalgies (le mal de dos), sont de plus en plus fréquentes. Leur part dans les accidents du travail, qui était de 13 % en 2005, a atteint 19 % en 2015. Leur nombre serait ainsi passé dans ces dix années de 146 000 à 167 000 cas alors que, nous dit-on, le nombre d’accidents de travail aurait reculé de 1,1 million en 2005 à moins de 900 000 en 2015.

Certes, les conditions de travail sont particulièrement éreintantes dans les maisons de retraites, les hôpitaux et tous les établissements qui prennent en charge des malades ne pouvant ni se mobiliser ni se déplacer seuls. Faute d’embauche en nombre suffisant, faute de formation, faute d’investissement dans des lève-personne et autres appareils qui pourtant existent, ce sont les dos des soignants qui trinquent.

Mais se féliciter du recul des accidents du travail et des maladies professionnelles au cours des dix et même des cinquante ­dernières années relève du canular. Tout le monde sait que les patrons, surtout ceux des grosses sociétés, déclarent un nombre d’accidents du travail bien inférieur à la réalité afin de réduire le montant de leurs cotisations à la Sécurité sociale. En effet, la branche Accident du travail – Maladies professionnelles de la Sécurité sociale est financée par les employeurs en fonction du nombre de jours d’arrêt de travail, d’invalidité, de décès, de risques professionnels de leur entreprise. D’où les multiples pressions des patrons sur les salariés pour ne pas déclarer les accidents. Cette fraude patronale est si bien connue que, chaque année, dans le budget de la Sécurité sociale, ce détournement donne lieu à un reversement de la branche ­Accident du travail vers celle de l’Assurance maladie afin de compenser – très partiellement – les dépenses de cette dernière.

Dans tous les secteurs, les salariés prennent des risques accrus pour simplement essayer de gagner leur vie. Les accidents du travail ne diminueront pas par la vertu des campagnes dites de sensibilisation. Il faudra s’en prendre à la racine du mal : l’exploitation.

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