Les employés ont profité du passage de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, pour perturber sa visite en signe de mécontentement. À force de ténacité ils sont parvenus à obtenir l’embauche de six CDD en CDI sur deux ans, le non-retrait des jours de grève sur la paye de novembre, autant de petits succès face à une direction qui ne voulait rien lâcher. Lundi 14 novembre plusieurs dizaines de militants et de travailleurs sont venus soutenir ceux de Pôle emploi au son du ­­­­­« gro ka » et des chants locaux de lutte populaire. Pendant la poursuite des négociations, des employés se rendent dans les agences, et des arrêts de travail s’en suivent.

Quant aux travailleurs de la CASBT (communauté d’agglomération du sud-Basse-Terre) vingt-et-un salariés de ce syndicat de communes sont en grève depuis déjà près de trois semaines. Transférés avant la fermeture de la Générale des eaux-Veolia à la CASBT dans le secteur de l’adduction d’eau potable, ils ont perdu 22 % de leur salaire précédent, ce qui est la raison de la colère.

D’autre part, après la mobilisation nationale des travailleurs hospitaliers du 8 novembre, suivie aussi en Guadeloupe, les contractuels du CHU de Pointe-à-Pitre-Abymes ont débrayé pour exiger leur titularisation. Ils ont organisé plusieurs rassemblements devant le CHU et sont passés dans les services pour informer les collègues. À une centaine, ils sont allés protester dans le bureau du directeur. Le 15 novembre ils étaient encore en grève.

Enfin, le collectif des usagers de l’eau de la commune, bien nommée Capesterre-Belle-Eau, manifeste depuis déjà un certain temps pour protester contre le manque d’eau au robinet. Plusieurs centaines d’usagers ont bloqué la route nationale le mardi 15 novembre, comme ils l’avaient déjà fait à plusieurs reprises ces derniers temps. Ils ont fait des émules puisque les usagers de la commune de Baillif en sont eux à leur deuxième blocage de route pour les mêmes raisons. La question de l’eau en Guadeloupe est un véritable scandale. Le réseau est totalement vétuste et élus et entreprises, depuis des années, ont brillé par leur incompétence sur ce problème.

En Guadeloupe, décidément, les raisons ne manquent pas aux travailleurs pour se mobiliser…