Allia – Digoin : contre la fermeture16/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2520.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Allia – Digoin : contre la fermeture

L’usine Allia de Digoin, en Saône-et-Loire, spécialisée dans la céramique et comptant 177 travailleurs, devrait fermer en janvier 2017. Une autre usine Allia, située à La-Villeneuve-au-Chêne dans l’Aube, fermera également avec 86 licenciements.

Le groupe Allia, qui appartenait au groupe finlandais Sanitec, a été racheté il y a un an par le groupe suisse Geberit, le leader européen des produits sanitaires en céramique tels que baignoires, lavabos, WC, etc.

Le groupe Geberit va très bien, avec 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015. Il emploie plus de 12 000 personnes dans 40 pays et compte 35 usines de production, dont 29 en Europe. « L’activité céramique ne perd pas d’argent. Ils ont fait un bon coup en rachetant Sanitec, il y a deux ans. Et ils annoncent une belle hausse du marché en 2017 », expliquait un syndicaliste, membre du comité central d’entreprise du groupe Allia. Tout va donc très bien pour les actionnaires.

Avertis de la fermeture de leur usine par un communiqué de presse au printemps 2016, les salariés de l’usine de Digoin ne se sont pas laissé faire. Début juillet, ils organisaient une manifestation dans la ville, où ils rassemblaient plus de 600 personnes. Sur les pancartes on pouvait lire : « La richesse vient des hommes. Sauvons nos emplois » ou « Être riche ne m’intéresse pas, mais devenir pauvre ça me fait bien chier ».

Le 21 octobre dernier, sept cars sont partis de Digoin pour le siège social de Geberit, à Jonia en Suisse. Accueillis par leurs collègues du syndicat suisse Unia, ils organisaient une manifestation dans la ville et ils déposaient une pétition contre la fermeture signée par 4 000 personnes.

À Digoin, l’usine Allia a déjà subi un plan social avec 86 licenciements en 2009. En 2014, la faïencerie et une usine de ciment ont fermé, avec 300 licenciements. C’est donc toute une région qui est sinistrée avec ces plans de licenciements à répétition.

Les hommes politiques locaux, maire de droite et députée de gauche, se lamentent sur la fin de la filière céramique. Le maire de Digoin ose même dire que la fermeture d’Allia serait une fatalité « à cause des coûts trop élevés de production » ! En fait, le groupe Geberit a racheté Allia pour éliminer un concurrent et sortir les mêmes productions au Portugal et en Pologne, avec des salaires beaucoup moins élevés.

Contre de tels requins du patronat, qui ferment les usines et voudraient mettre les travailleurs en concurrence, il faut imposer l’interdiction des licenciements !

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