Le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin, multiplie les mesures fiscales favorables aux capitalistes sous prétexte d’attirer les capitaux étrangers en France. Mais c’est pour lui l’occasion d’arroser tout le grand patronat.

Il veut ainsi exonérer les filiales françaises des groupes étrangers de la taxe de 3 % sur les dividendes distribués à leurs actionnaires. Cette taxe avait été instaurée en 2012, et une partie des entreprises françaises en étaient dispensées. Le Conseil constitutionnel ayant enjoint au gouvernement de traiter de la même manière les sociétés françaises et étrangères plutôt que de taxer tout le monde, Sapin a profité de l’occasion pour étendre l’exonération.

Dans le même ordre d’idées, il somme les députés socialistes de revenir sur un amendement faisant passer de 20 % à 30 % le taux d’imposition des actions gratuites distribuées par les grandes entreprises à leurs hauts dirigeants. Les parlementaires, qui voulaient se donner des allures un peu opposées au patronat, se voient ainsi rappelés à l’ordre. « Il faut que les députés considèrent l’intérêt général », leur a asséné Sapin dans une interview au journal Les Échos. En fait d’intérêt général, il s’agit surtout de celui des PDG. La part de leurs revenus en actions gratuites a augmenté de 33 % l’an dernier !

De plus, comme le rappelle encore Sapin dans le même journal, « le plus important, c’est que le projet de loi de finances 2017 prévoit aussi une baisse de l’impôt sur les sociétés de 33,3 % à 28 % ».

Pour les capitalistes, français et étrangers, c’est toujours Noël avant l’heure.