Mairie de Reims : les grévistes se font entendre16/11/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/11/P_13_Reims_c_LO_0.JPG.420x236_q85_box-2%2C0%2C798%2C448_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mairie de Reims : les grévistes se font entendre

Près de 200 agents se sont mis en grève et ont manifesté à l’hôtel de ville de Reims lundi 14 novembre. Ils revendiquent 100 euros net mensuels d’augmentation, pour tous. Le mouvement autour de cette revendication a commencé en septembre, lorsque la municipalité a proposé une prime annuelle de 400 euros brut (soit environ 30 euros net mensuels). Pour les agents, le compte n’y était pas.

Illustration - les grévistes se font entendre

Le mouvement a commencé par une pétition qui a été massivement signée dans les services. Deux assemblées générales ont rassemblé 200 puis 300 personnes. À la suite de la deuxième, un débrayage a été annoncé. Il a rassemblé près de 300 personnes le 13 octobre. À chaque nouvelle initiative, la direction a cherché à manœuvrer. Elle est allée jusqu’à prétendre que les 100 euros étaient acquis… si on ajoutait tout un tas de choses qui n’ont rien à voir entre elles.

Devant ces manœuvres, les agents les plus motivés ont commencé à s’organiser. Plusieurs dizaines d’entre eux ont pris l’habitude de se retrouver chaque semaine, sur le temps de midi, pour faire le point dans les services et prévoir les initiatives à venir. Juste avant les vacances scolaires, ils ont décidé de se fixer comme objectif la journée du 14 novembre, jour de conseil municipal. Un tract a été rédigé pour appeler à ce rassemblement, signé par « des agents… soutenus par la CGT et CFDT-Ville ». Ce tract s’est ajouté aux tracts syndicaux et a tourné dans les services.

Le 10 novembre à 16 h 07, juste avant le long week-end, la direction a annoncé qu’elle tiendrait trois réunions ouvertes à tous les 15, 16 et 21 novembre, pour échanger sur sa politique indemnitaire. Une fois encore, la manœuvre était grossière : elle n’a pas découragé les 200 agents qui se sont mis en grève afin d’interpeller les élus lundi 14 novembre. Une première réunion s’est tenue le mardi 15 novembre : la direction n’avait apparemment rien de plus à y annoncer.

Devant la mairie, les grévistes ont tenu une assemblée générale improvisée. Une délégation d’une trentaine d’agents, composée de syndiqués et de non-syndiqués, a été élue par l’assemblée, avec pour objectif de demander des comptes à la direction. Comme il était impossible de la recevoir tout de suite, les agents ont décidé que leurs sifflets, pétards et vuvuzelas se feraient encore davantage entendre dans le hall de la mairie. Puis, tant qu’à attendre un peu, ils ont décidé de le faire au chaud, dans la salle des fêtes, qui était toute prête à les recevoir puisqu’une conférence y était prévue.

Après avoir tenté vainement de réduire la délégation à seulement six participants, ce sont finalement 25 grévistes qui ont été reçus par l’adjoint au personnel, banquier de son état. Il n’avait visiblement rien à répondre quand une gréviste lui a demandé : « Mais comment voulez-vous que je paie mes factures avec ça ? » Les agents présents ont décidé d’aller perturber le conseil municipal, ce qu’ils ont fait à une trentaine le soir-même. Ils ont décidé aussi de porter la contradiction dans chacune des réunions organisées par la direction.

D’autres actions suivront, et notamment en direction de la population de la ville car, comme l’a dit un représentant des grévistes sur France 3 : « C’est l’ensemble des travailleurs qui pourraient réclamer ces 100 euros. On en a besoin : on les réclame. »

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