Égypte : FMI et Sissi font payer la population16/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2520.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Égypte : FMI et Sissi font payer la population

Le 11 novembre, le FMI a décidé d’accorder au gouvernement égyptien le prêt attendu de 12 milliards de dollars, dont 2,75 milliards dans l’immédiat.

Pour obtenir cette décision, le président Sissi avait une semaine plus tôt laissé flotter la livre égyptienne, ce qui a entraîné sa dévaluation de près de la moitié.

La conséquence sur les prix a été immédiate, d’autant plus qu’une des décisions du gouvernement, se pliant aux consignes du FMI, a été de restreindre les subventions sur le carburant, augmentant le prix à la pompe de 47 %. Par ailleurs, aux pénuries de sucre, de riz, d’huile alimentaire, de lait infantile, liées au manque de devises disponibles pour les importations, s’ajoutent désormais les pénuries de médicaments, antidiabétiques ou anticancéreux, dont les prix à l’importation ont littéralement flambé.

Les représentants du FMI, de leur côté, n’ont pas caché qu’ils souhaiteraient la suppression de toutes les subventions qui permettent aux produits de base de rester un peu accessibles. Mais la conséquence en serait des révoltes immédiates. Pour l’instant, le pouvoir tente de limiter le mécontentement de la population pauvre en organisant des distributions de « paquets alimentaires » à prix accessible, 25 LE soit 1,5 euro, contenant un kilo de sucre, de riz, de fèves, une boîte de beurre, un paquet de thé et une brique de concentré de tomates. Un million de ces paquets d’urgence ont été distribués à travers le pays en quelques semaines. Sissi n’est surtout pas avare de promesses : baisser de 65 à 60 ans l’âge auquel il est possible de toucher l’allocation chômage pour un senior ; distribuer aux 7 millions de travailleurs de l’État ou de sociétés étatisées une prime correspondant à 7 % des cinq derniers salaires mensuels… Quant aux travailleurs de sociétés privées, et encore plus aux millions qui vivent grâce à l’économie informelle, leur sort dépendra plus de leur mobilisation et de leurs manifestations que du bon vouloir du gouvernement.

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