Carrefour : les méthodes du capital16/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2520.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Carrefour : les méthodes du capital

Carrefour est assigné en justice par l’État français « pour des pratiques commerciales abusives, contraires aux dispositions du Code du commerce ».

Carrefour est accusé, dans un communiqué du ministère de l’Économie, d’avoir « exigé de ses fournisseurs, sans aucune contrepartie, une «remise complémentaire de distribution» d’un montant significatif, le versement de cette remise étant un préalable à l’ouverture des négociations annuelles ». En clair les fournisseurs, et surtout les plus petits, devaient consentir un rabais préalable de 30 % sur le prix de vente à Carrefour de leurs produits, avant toute discussion pour leur mise en rayon par Carrefour… qui, tous les consommateurs le savent, n’a pas baissé ses prix dans les mêmes proportions. C’est le moins qu’on puisse dire.

En clair, Carrefour rançonne les producteurs, les consommateurs, et ses salariés à qui il paye des salaires de misère, et tout cela est à la source des superprofits du groupe. Selon un communiqué du ministère de l’Économie, d’autres enseignes pratiqueraient également ces mêmes méthodes. En fait de « saine concurrence », il y a un pacte de brigands, qui se mettent d’accord entre eux pour détrousser tous ceux qu’ils peuvent, selon la bonne morale capitaliste. Les centrales d’achat des grands groupes ont un quasi-monopole sur la distribution : Intermarché allié à Casino représente 25,9 % des parts de marché, Carrefour et Cora 24,8 %, Auchan avec Système U 21,4 % et Leclerc représente à lui seul 20,3 %. Si les géants de l’agroalimentaire, les Coca-Cola, Nestlé, Bonduelle, etc., arrivent à très bien s’en sortir, ce n’est absolument pas le cas des petits producteurs, qui doivent abandonner une bonne part de leurs marges à ces géants de la distribution.

Quant à la contestation juridique lancée par l’État, elle est là plus pour la forme que sur le fond. Le gouvernement actuel comme ses prédécesseurs ont toujours refusé de s’attaquer à ces monopoles de la grande distribution, comme à tous les grands trusts de l’agro-alimentaire qui ont de leur côté les mêmes pratiques à l’encontre des paysans et des petits producteurs. Même si Carrefour devait s’acquitter d’une éventuelle amende de principe, cela pèserait bien peu en comparaison du chiffre d’affaires du distributeur : 35,6 milliards d’euros en France.

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