Évasion fiscale : les multinationales payeront quand les poules auront des dents16/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2520.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Évasion fiscale : les multinationales payeront quand les poules auront des dents

À l’approche des élections présidentielles, et surtout législatives, le député socialiste du Cher, Yann Galut, part en guerre contre les multinationales qui ne payent pas d’impôts.

Il propose de sanctionner les entreprises coupables de fraude en les imposant à hauteur de 38 %, au lieu du taux habituel de 33 % de l’impôt sur les sociétés (IS). D’après lui, le fisc y gagnerait au moins un milliard par an. Il dit s’inspirer de l’exemple du Royaume-Uni, où une « taxe Google » a été adoptée.

En effet, en 2015, Google a payé au fisc français la somme de 6,7 millions alors que ses bénéfices liés à la publicité sur son moteur de recherche sont évalués en France à 1,7 milliard. On est loin du taux officiel de 33 % ! Il en va bien sûr de même pour les autres multinationales, toutes championnes de « l’optimisation fiscale ».

Les banques et les groupes capitalistes français emploient évidemment les mêmes méthodes. En moyenne, les sociétés du CAC 40 payent l’impôt sur les sociétés à hauteur de 8 % alors que la plupart des PME approchent du taux de 33 %. Et les paradis fiscaux ne se sont jamais aussi bien portés.

L’agitation de certains hommes politiques autour de ce sujet, en France comme au Royaume-Uni, n’est qu’un écran de fumée et les mesures prises sont du vent. Au Royaume-Uni, le redressement fiscal que Google a négocié lui a permis de ne payer que 166 millions d’euros, une somme dérisoire par rapport à ses profits. Nul doute qu’une éventuelle « Google tax » à la française aurait des résultats aussi spectaculaires.

Par ailleurs, Yann Galut, pour ne pas trop effrayer le patronat et ne pas diminuer « l’attractivité de la France », propose de compenser ces éventuelles sanctions par une baisse du taux de l’IS de 33 à 25 % pour l’ensemble des entreprises.

Quant au ministre de l’Économie Sapin, il a choisi de ne rien faire. En effet, c’est beaucoup plus simple.

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