Macron : un défenseur du capitalisme28/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2439.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Macron : un défenseur du capitalisme

Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, a eu droit samedi 25 avril à une tribune dans le journal Le Monde, pour y défendre sa vision de l’économie, qu’il prétend moderne.

Il y critique ce qu’il appelle le capitalisme naïf qui privilégie les profits à court terme, la spéculation au détriment de l’investissement. Il parle même de folie économique et de suicide industriel .

Certes, l’économie capitaliste est folle et irrationnelle. Et, depuis la crise de 2008, l’investissement a subi un rude coup de frein. Si les capitalistes n’investissent pas, ce n’est pas par naïveté, mais au contraire parce qu’ils ont une conscience aigüe de leurs intérêts immédiats. Et c’est cela qui les commande. Face à la restriction des marchés, et donc de leurs ventes, ils réalisent des profits bien plus importants et rapides en jouant en Bourse, en spéculant sur la dette des États, plutôt qu’en investissant dans la production.

Macron se gargarise de formules clinquantes et creuses en affirmant : « Le CAC 40 de 2025 aura un visage différent de celui de 2015 : il sera plus conquérant et renouvelé. » Et d’évoquer le développement de l’actionnariat salarié. Vendre aux salariés des actions de leurs entreprises, cela ne sert qu’à récupérer leur épargne au service de leurs exploiteurs. La démocratie actionnariale, que vante Macron, c’est le pouvoir pour quelques gros actionnaires de décider du sort de milliers de salariés, de les mettre à la porte (qu’ils possèdent quelques actions ou non) et de ruiner des régions entières, si cela sert leurs intérêts. Et de mettre en avant une stratégie de long terme, une loi attribuant un droit de vote double aux actionnaires qui gardent leurs actions pendant plus de deux ans (ce qui n’est pas vraiment du long terme !) Il servirait entre autres à donner plus de poids à l’État dans les entreprises dont il possède des parts. Mais qu’est-ce que cela changera pour les salariés et pour la collectivité, puisque jamais l’État ne s’est opposé aux décisions des autres actionnaires en ce qui concerne les conditions de travail ou les licenciements pour augmenter les profits au détriment des travailleurs ?

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