Calais : les géants industriels menacent des centaines d’emplois28/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2439.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Calais : les géants industriels menacent des centaines d’emplois

À Calais, ville ouvrière où tous les secteurs industriels depuis près de vingt ans ont été touchés par les fermetures d’usines, le monde du travail est à nouveau menacé.

Les 600 travailleurs ex-Seafrance de la scop Myferrylink risquent d’être les victimes de la guerre commerciale entre Eurotunnel et les compagnies de ferries DFDS et P&O, qui n’ont plus l’autorisation d’accoster dans les ports anglais.

Les 400 salariés d’Alcatel-Submarine-Network connaissent une angoisse semblable. Leur usine est l’objet d’une lutte entre le groupe américain Nokia, qui veut racheter le site, et le gouvernement, qui souhaite qu’elle soit cédée à un groupe français.

Les 400 salariés de l’usine Schaeffler, qui fabrique des chaînes de transmission automobile, redoutent une délocalisation en Chine et ne peuvent avoir aucune confiance dans les dénégations de la direction de l’entreprise. Les ouvriers ont déjà connu dans le passé plusieurs vagues de licenciements.

Et ces salariés savent ce que valent les promesses des patrons : durant des années, ceux de Tioxide-Huntsman, producteur de dioxyde de titane, n’ont cessé de tenir des propos rassurants puis, brutalement, ont décidé la fermeture d’une partie de l’usine. 169 des 269 salariés vont être licenciés, sans garantie pour les 100 restants. Tous les sous-traitants, dont le travail dépend de ces entreprises, en particulier ceux de TFN à Tioxide, sont également incertains de leur avenir.

Au total, ce sont près de 2 000 emplois mis en danger par la guerre économique que se livrent les groupes capitalistes.

Le député PS Yann Capet et la sénatrice-maire UMP Natacha Bouchard prétendent défendre les emplois. Mais leur action consiste à accompagner les plans de suppression de ces emplois. La politique locale et nationale de leurs partis laisse en effet les mains libres aux patrons.

Quant au Front national, son discours aux allures contestataires n’apporte rien aux salariés, à part une division entre travailleurs, au bénéfice des patrons. Agiter le drapeau français et brailler la Marseillaise comme il le fait pour la parade ne sert qu’à diviser les salariés, face à des groupes capitalistes de toutes nationalités, dont la patrie c’est le pognon.

Les débrayages et les grèves de ces derniers mois dans plusieurs des entreprises calaisiennes ont montré que les travailleurs ne veulent pas se laisser faire.

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