Budget de la Défense : voler le particulier pour donner au général28/04/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/04/p5-dessin.jpg.420x236_q85_box-0%2C973%2C2385%2C2315_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de la Défense : voler le particulier pour donner au général

Un conseil de Défense devait se tenir à l’Élysée mercredi 29 avril. Le président, ses ministres et les chefs de l’armée devaient discuter du nerf de la guerre, les finances. Il y aurait un différend entre Sapin, ministre des Finances, et Le Drian, ministre de la Défense, sur la façon de boucler le budget de l’armée.
Illustration - voler le particulier pour donner au général

Le gouvernement prétend à la fois faire des économies budgétaires et augmenter les dépenses consacrées à servir les intérêts des grands groupes capitalistes. Tant qu’il s’agit de prendre sur les services utiles à la population, l’école ou la santé par exemple, pour donner aux capitalistes, sous prétexte de compétitivité ou autre, les choses sont simples.

Mais elles se compliquent quand on touche à l’armée. Car le budget militaire est à la fois un puits sans fond pour les finances publiques et une corne d’abondance pour les entreprises privées. Il n’y a pas que les 17 milliards, plus de la moitié du budget total, de commandes annuelles passées aux entreprises privées. Il y a aussi le fait que l’armée est à l’entière disposition des Dassault, Thales, Safran, DCNS et autres fabricants d’engins de mort. Il y a encore les multiples interventions de l’armée française, opérations de police dans des zones pillées par les entreprises françaises, opérations de démonstration des matériels des industriels français, service après-vente auprès des clients ou recherche de nouveaux marchés.

Tout cela coûte cher, plus cher que prévu même et, loin de pouvoir faire, comme c’était son intention, des économies sur le budget militaire, le gouvernement cherche de nouveaux moyens de l’abonder. Quelles que soient les propositions des ministres en cause, cela ne pourra se faire qu’en prenant sur les autres budgets, à commencer évidemment par les budgets sociaux. Comme le dit crûment l’éditorialiste du quotidien les Échos, « verser une prime aux jeunes ou aux militaires, il faut choisir ». Ainsi, l’État va rançonner encore plus la population, pour acheter et utiliser encore plus d’armes, semer la destruction et la mort du Mali à l’Irak, vendre des avions et des navires de guerre à toutes les dictatures possible, promettant de nouvelles guerres.

La défense des profits est à ce prix.

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