Argentine : pas touche aux intérêts de Suez !28/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2439.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Argentine : pas touche aux intérêts de Suez !

La cour arbitrale qui dépend de la Banque mondiale a rendu son verdict, dans le conflit qui oppose l’État argentin à Suez environnement, l’ex-Lyonnaise des eaux : l’Argentine devra payer 380 millions d’euros pour avoir renationalisé Aguas argentinas et résilié les contrats la liant à Suez environnement.

Le conflit dure depuis une dizaine d’années. En 1993, Aguas argentinas, le service des eaux et de l’assainissement du grand Buenos Aires, avait été privatisé au profit du trust français Suez, qui avait obtenu un contrat de trente ans avec la ville de Buenos Aires, ainsi qu’un contrat de quarante ans avec la province de Santa Fé, au nord-ouest de la capitale.

Suite à la crise économique qui a frappé l’Argentine en 2001, les profits diminuèrent. Suez cessa tout investissement et se mit à demander des augmentations de tarifs démesurées. Le gouvernement de Kirchner lui tint tête, refusant les augmentations et exigeant le respect des engagements en matière d’équipements. En 2006 ce fut la rupture et Kirchner renationalisa Aguas argentinas.

Suez riposta en demandant 900 millions d’euros de dédommagement. Le trust faisait valoir les travaux effectués, évoquant les millions d’Argentins qui grâce à lui bénéficiaient de l’eau potable. En fait, le trust s’est surtout occupé à tirer jusqu’à 20 % de profits d’Aguas argentinas, laissant les gens se débrouiller avec leurs problèmes d’eau et d’égouts. Le différend était porté devant la cour arbitrale de la Banque mondiale, chargée de régler les conflits entre États et investisseurs privés. La présente décision en faveur de Suez ne fait que reprendre un premier jugement rendu en 2010.

Où va-t-on si un pays dominé par l’impérialisme se permet de défier une multinationale d’un pays impérialiste ?

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