Le capitalisme : un ordre social inhumain à renverser28/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2439.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Le capitalisme : un ordre social inhumain à renverser

Dans quel monde vivons-nous ? Des milliers de femmes et d’hommes fuient la misère, les bombardements ou des dictatures sanguinaires. Partis de Syrie, d’Érythrée ou d’ailleurs en Afrique, ils errent d’un camp à l’autre, quand ils ne sont pas capturés et torturés par d’infâmes crapules.

Une fraction d’entre eux risquent leur vie pour atteindre l’Europe, et tout ce que les dirigeants européens trouvent à leur dire, c’est « Restez dans l’enfer où vous êtes » ! Pour un être humain normalement constitué, c’est une monstruosité.

Les dirigeants de ce monde de plus en plus inhumain veulent nous convaincre que ce n’est pas de leur responsabilité et que cela ne nous concerne pas. Et, puisque l’on ne peut pas « accueillir toute la misère du monde », il n’y aurait rien à faire.

Mais le monde et l’Europe n’ont jamais été aussi riches. Depuis plus d’un siècle, les moyens de production peuvent répondre aux besoins de toute l’humanité. La « misère du monde » ne s’explique que parce que la minorité capitaliste s’arroge le contrôle des richesses et prospère sur l’exploitation.

Les négriers du 21e siècle que sont les passeurs se comportent en charognards de la misère, mais ils ne la créent pas. C’est la bourgeoisie et ses valets qui la fabriquent, ceux-là mêmes qui nous expliquent que l’on ne peut rien y faire !

En pillant les pays les plus pauvres, en les endettant et en s’appuyant pour ce faire sur les régimes les plus abjects, les puissances capitalistes transforment la vie des populations en enfer. Autant dire que ce n’est pas quelques morts de plus ou de moins en Méditerranée qui les empêcheront de dormir.

Mais les exploités d’ici n’ont aucune raison de s’habituer à cette barbarie. Ils ne sont certes pas menacés dans leur survie mais, au fond, les exploiteurs ne se soucient pas plus de leur vie que de celle des migrants.

Quand des ouvriers sont licenciés, qui s’inquiète de savoir s’ils peuvent payer leur loyer et leurs factures ? Quand, abîmé par une vie de labeur, on ne peut plus travailler, qui s’inquiète que l’on tombe dans la misère ?

Les travailleurs ont beau avoir enrichi leur patron des années durant, celui-ci peut les jeter par-dessus bord du jour au lendemain. Eux aussi font partie des naufragés du ­capitalisme.

Avec la bourgeoisie parasitaire au pouvoir, ce système n’accordera jamais à tous le droit de vivre dignement. Il n’y a pas d’autre issue pour les travailleurs que de renverser la domination de la bourgeoisie et de reprendre collectivement les rênes de l’économie.

De la gauche au FN, les politiciens poussent les travailleurs à se barricader derrière des frontières. Au prétexte qu’il n’y a plus d’emplois, plus de logements et que les systèmes sociaux sont en faillite, il serait impossible d’accueillir plus d’immigrés en France.

Mais rien que la construction de logements pourrait créer des millions d’emplois !

Les emplois ne manquent que parce que les capitalistes refusent d’investir et d’embaucher. Le chômage monte, les déficits sociaux se creusent parce qu’il n’y en a que pour les profits, que pour les dividendes, que pour les actionnaires.

Les laquais politiques de la bourgeoisie se moquent de combattre le chômage et la misère, ils ne les mettent en avant que pour rejeter l’immigration. Aucun d’eux n’a d’ailleurs l’intention de toucher aux superprofits pour créer des emplois.

Dire qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ne sert pas seulement à refouler les migrants, cela sert aussi à imposer une politique antiouvrière ici même. Cela permet d’enfoncer dans le crâne des travailleurs qu’il est vain de revendiquer et qu’il faut se serrer la ceinture.

Les travailleurs n’ont pas à se battre entre eux pour se partager la misère. Ils ont à imposer le contrôle sur les richesses qu’ils produisent, pour s’opposer à ce qu’elles soient confisquées par une minorité.

Les travailleurs de tous les pays portent le même fardeau, celui de l’exploitation et de ce système fou et inégalitaire qu’est le capitalisme. Ils doivent faire bloc et rejeter comme la peste le nationalisme, le racisme et le protectionnisme, qui creusent un fossé entre eux.

Dans ce contexte, la journée du 1er Mai, où les travailleurs se mobilisent sur tous les continents, tombe à point nommé. Ce sera l’occasion de réaffirmer que les travailleurs n’ont pas de patrie, qu’ils constituent par-delà les frontières une même classe sociale qui seule a la force et l’intérêt d’en finir avec la domination de la bourgeoisie.

Éditorial des bulletins d’entreprise du 25 avril

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