Le Pen : le prétendu antisystème et ses chocolats suisses28/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2439.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Pen : le prétendu antisystème et ses chocolats suisses

Le Pen père et sa fille adorent se présenter en ennemis de ce qu’ils appellent le « système ». Des documents qui viennent de paraître dans les médias, relatifs aux enquêtes judiciaires sur la fortune du fondateur du Front national, il ressort que les dirigeants du FN grenouillent à qui mieux-mieux dans le marigot politico-financier dudit système. Et qu’ils en tirent de confortables avantages personnels.

En 2013, Le Pen avait reconnu avoir eu un compte en Suisse. Mais, « tête haute, mains propres », à l’en croire c’était bel et bien fini. Patatras, voilà qu’on le prend les mains dans le pot de confiture, et en flagrant délit de mensonge : depuis des années, il a de l’or et de l’argent sur « un compte caché » en Suisse, dit la justice. Un compte chez HSBC, une banque qui a défrayé la chronique récente de l’évasion fiscale, qu’il a cru plus prudent de transférer en 2014 aux Bahamas, un autre paradis fiscal.

Au centre de ce montage financier se trouverait Gérald Gérin, le majordome de Le Pen – car dans le monde de ces gens-là, on ne se contente pas de larbins, il faut qu’ils aient des titres qui flattent le bourgeois. Devenu conseiller régional FN en 2010, ce monsieur dirige une structure financière que gère, depuis Genève, un avocat d’affaires, qui apparaît déjà dans le scandale SwissLeaks. Gérin est aussi trésorier de Cotelec, l’association de financement du FN, et de Promelec, un « micro-parti » chargé de promouvoir l’image et l’action des Le Pen père et fille.

Ces révélations s’ajoutent à une série de casseroles malpropres accrochées aux basques des Le Pen. Ainsi, la récente mise en examen de cinq personnes proches de Marine Le Pen et de Riwal, une société de communication, dans l’affaire du financement suspect des campagnes électorales du FN. Ou l’enquête lancée par la Commission pour la transparence de la vie politique, car Le Pen père se serait personnellement enrichi de plus d’un million d’euros à l’occasion de son mandat 2004-2009 au Parlement européen.

Propriétaire de l’hôtel particulier de Montretout à Saint-Cloud, Le Pen voudrait qu’on ne montre rien de ses combines, de sa fortune et de ses tripatouillages financiers. Et sa fille sans doute encore plus. En cherchant à apparaître comme plus respectable, elle voudrait se faire accepter par le « système » même qu’avec son père elle dénonce, mais dont elle et lui sont, jusque dans les scandales les plus écœurants, des défenseurs et représentants au côté des Cahuzac, Balkany, Sarkozy et consorts.

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