Rythmes scolaires : L'arbre qui cache la forêt03/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2405.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rythmes scolaires : L'arbre qui cache la forêt

Dans les écoles, la semaine de quatre jours et demi continue de cristalliser le mécontentement. Concoctée à la va-vite par Peillon et maintenue par ses successeurs au ministère de l'Éducation nationale, cette réforme des rythmes scolaires dans le primaire doit cette année s'appliquer à tous les établissements.

Elle pose de nombreux problèmes aux parents, aux enseignants et aux municipalités qui n'ont pas toujours les moyens de faire face aux dépenses occasionnées par les activités péri-scolaires prévues. Et la fermeté affichée par la nouvelle ministre, Najat Vallaud-Belkacem, qui a hérité de ce cadeau empoisonné, ne pourra certes pas les résoudre.

La demi-journée d'école supplémentaire a en général lieu le mercredi matin, ce qui supprime la coupure du milieu de semaine et fatigue plus les enfants.

Les ateliers éducatifs peuvent se tenir sur le temps de pause du midi, être regroupés en un après-midi ou étalés sur plusieurs après-midi, ce qui fait que les parents ont du mal à s'y retrouver dans les horaires et à prévoir la garde de leurs enfants. Et trop souvent, l'an passé, ces ateliers se sont réduits à des garderies, faute de personnel suffisant.

Les enseignants doivent eux aussi jongler avec les horaires pour caser les heures de cours obligatoires. Quant aux municipalités, elles supportent une partie des frais occasionnés pour embaucher des animateurs ou des auxiliaires de vie scolaire pour encadrer les enfants hors des horaires de classe, ainsi que pour le chauffage des locaux ou les cars de ramassage des enfants dans les communes rurales.

Mais limiter la contestation à la semaine de quatre jours et demi reviendrait à laisser de côté le vrai problème de l'Éducation nationale, qui est le manque de professeurs. Il n'y a pas si longtemps, ces rythmes étaient la norme dans le primaire. C'est en 2008 que Sarkozy avait décidé de supprimer le samedi matin, à la fois par démagogie vis-à-vis d'un public qui a les moyens de partir en week-end et pour réaliser des économies. Sa « réforme », qui consistait à diminuer d'une demi-journée le temps de présence dans les écoles, accompagnait en effet les suppressions massives de personnel dans l'Éducation nationale, les premiers visés étant les salariés à contrat temporaire.

En rallongeant la semaine des écoliers, ce gouvernement n'a pas redonné à l'Éducation nationale les moyens indispensables pour lui permettre de fonctionner correctement, les postes recréés étant loin de compenser la perte des années précédentes, et encore moins l'augmentation continue du nombre d'élèves. La question des rythmes scolaires ne doit pas le faire oublier.

Partager