Hollande vient de jeter aux orties sa promesse électorale d'encadrer les loyers. En revanche, il tient scrupuleusement ses engagements vis-à-vis des investisseurs immobiliers. Après le départ de Cécile Duflot du gouvernement, l'avantage fiscal « Duflot », lui, n'est pas remis en cause. Rebaptisé « Pinel », en référence à la nouvelle ministre du Logement Syvia Pinel, il est même amélioré pour mieux attirer les spéculateurs.

Face à la pénurie de logements et à la diminution de revenus des locataires, Duflot avait brassé du vent, la loi sur l'encadrement des loyers était sans moyens d'application. La réquisition des logements vides annoncée à maintes reprises n'a pas été mise en pratique. Les expulsions locatives ont continué, et surtout la construction de logements abordables pour le plus grand nombre n'a pas été programmée.

En même temps, Duflot a servi la spéculation immobilière, notamment en reconduisant l'avantage fiscal accordé à ceux qui achètent un logement neuf dans le seul but d'en tirer un loyer. Sous Sarkozy, ce cadeau s'appelait le « Scellier », du nom d'un député UMP. Comme il venait à échéance le 31 décembre 2012, Duflot avait promis qu'il serait renouvelé. Chose promise, chose due, dans la plus grande discrétion, par un arrêté et un décret signés trois jours avant l'échéance pour que les spéculateurs n'aient aucun problème.

Aujourd'hui, on trouve encore sur Internet une série d'annonces pour vanter le « Duflot », par exemple celle de Bouygues immobilier : « Investissez dans le neuf avec la loi Duflot, jusqu'à 54 000 euros de réduction d'impôts : une défiscalisation de 18 % de l'investissement répartie sur 9 ans, soit 6 000 euros par an ! La possibilité de réaliser deux investissements par an ! » Mais ce n'est pas dans les habitudes des spéculateurs de l'immobilier de remercier les ministres successifs qui leur servent la soupe.