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Dans le monde
Moyen-Orient : Les Kurdes dans la crise irakienne
Il s'agirait, selon le gouvernement français, d'appuyer les seules forces capables de faire pièce sur place aux terroristes de l'État islamique. Les chefs kurdes, pour une fois complaisamment interrogés par les journalistes occidentaux, y voient le début d'une reconnaissance de leur existence nationale, voire d'un véritable État kurde.
Lorsque, après la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman s'effondra, il fut divisé en zones d'influence, notamment entre la France et la Grande-Bretagne. Cette « paix » coloniale fut obtenue par les interventions militaires, la répression des révoltes et, évidemment, la négation du droit des peuples, dont les Kurdes.
Finalement, le malheureux peuple kurde fut non seulement privé d'existence nationale mais même divisé entre quatre États, la Turquie, l'Iran, la Syrie et l'Irak.
Depuis, dans des conditions différentes suivant les pays et les époques, les Kurdes ont eu à se battre ne serait-ce que pour affirmer leur identité. Les Kurdes d'Irak ont ainsi été ignorés lorsque Saddam Hussein était un allié des Occidentaux, puis encouragés par les Américains à se révolter contre le dictateur, puis abandonnés à ses bombardements, et à nouveau soutenus lors de la deuxième guerre d'Irak. Les troupes d'occupation américaines leur ont concédé la gestion de leur zone de résidence et surtout la protection des puits de pétrole qui s'y trouvent et qui sont évidemment exploités par les compagnies occidentales.
Aujourd'hui, les puissances impérialistes les trouvent assez bons pour servir de mercenaires autour des puits de pétrole et pour aller se faire tuer en combattant les milices de l'État islamique, qu'elles ont favorisées avant de ne plus pouvoir les contrôler. Dans un Moyen-Orient plongé dans le chaos par leurs interventions successives, c'est là tout ce que les dirigeants occidentaux ont à offrir aux peuples en fait d'indépendance nationale.